Pour tout gamer qui se respecte Bioshock ne peut être ignoré, la licence a vu le jour en 2007 sur PC avant d’être portée sur console l’année suivante. Bioshock premier du nom nous emmenait dans la ville sous marine de Rapture dans une ambiance très sombre et une trame narrative très réussie, l’action se déroulait en 1960. L’originalité de cette licence venait d’un gameplay pointu qui mêlait combat à l’arme à feu et pouvoirs (nommés à l’époque plasmides).
Dans Bioshock Infinite, développé par la talentueuse équipe d’Irrational Games, exit l’ambiance sombre de Rapture, place à Columbia, ville perchée dans les nuages, et changement d’époque.
Les développeurs ont donc placé l’action dans les nuages. La cité flottante de Columbia a été construite et lancée en 1900 par le gouvernement américain pour démontrer sa supériorité technologique au reste du monde. Celle-ci est maintenue en l’air par des réacteurs et des ballons. La ville sera désavouée par le gouvernement suite à son implication dans un conflit international et sera alors oubliée… mais pas de tous…
L’histoire se déroule en 1912, le joueur incarne Booker Dewitt, détective et chasseur de primes avec pour mission de retrouver une jeune fille disparue depuis 15 ans, afin d’éponger ses dettes. Notre protagoniste est loin de se douter de ce qui l’attend.
La mise en place de l’intrigue se fait sur une heure, une heure qui vous permet de rejoindre Columbia (je ne vous en dis pas plus volontairement car quelle scène magnifique) et de découvrir cette merveille en lévitation. Ce qui frappe d’emblée est l’ambiance chaleureuse qu’on y trouve avec des rues animées, des personnages joyeux, pleins d’entrain, tout le monde s’amuse ! Le tout dans des décors lumineux aux couleurs pastels voire éblouissantes ! Sommes-nous au paradis ? Dans un premier temps on s’y croirait, à se demander même si le genre FPS ne s’est pas transformé en promenade de santé. Cette mise en place permet réellement de se rendre compte du travail artistique qui reflète l’atmosphère des années 1900, on se surprend à regarder les divers éléments, à interagir avec eux et même à écouter les conversations pleines de vie des citoyens de Columbia. On découvrira assez rapidement que tout tourne autour d’un certain prophète (non non rien à voir avec Crysis je vous rassure).
On ne se lasse pas de l'altitudeEn progressant vous vous rendrez compte que cet Éden n’en est pas un. La vie à Columbia est régie par l’ordre et l’obéissance imposés par l’orgueil d’un homme considéré comme un prophète par les citoyens. Cependant qui dit pouvoir dit folie !
Booker va très vite changer le calme inhérent à la ville, bien décidé à récupérer Elizabeth.
Vous évoluerez donc dans une ambiance totalitaire avec des références historiques plus ou moins masquées mais très bien assumées (comme par exemple la place des noirs dans un monde nouvellement créé dans le sillage de la guerre de Sécession).
Vous comprendrez rapidement que le « prophète » dénommé Comstock ne vous laissera pas mettre à mal sa gouvernance et encore moins vous laissez partir avec « son Elizabeth ». Le scénario révélera aussi que Booker n’est peut être pas non plus le plus clean des hommes ? Mais qui peut se vanter de l’être ? Quoiqu’il en soit, il doit mener à bien sa mission pour solder ses dettes qui demeurent un mystère…
Bioshock Infinite suit un scénario bien écrit et qui se savoure doucement, Booker devra explorer les différents recoins de Columbia que ce soit en extérieur comme en intérieur et ce afin de découvrir un très grand nombre d’objets relatant l’histoire et l’intrigue de la cité. A vous Voxophone (journaux audio) ou autres projections vidéos en noir et blanc. Les environnements seront cependant bien cloisonnés où l’impression de monde ouvert plane mais sans pour autant donner une liberté totale. La cité flottante étant construite par îlots reliés entres eux par le Sly-Line (sorte de rail aérien), l’utilisation de ce dernier sera tout de même balisé pour ne pas perdre le fil du récit mais sera réellement jouissif d’autant plus que vous ne serez pas le seul à pouvoir vous y balader.
L’aventure pourra atteindre jusqu’à 15 heures de jeu en mode difficile (mode à privilégier car le mode normal est un « jeu d’enfant ») et si le joueur se donne la peine de fouiller Columbia. Un mode 1999, débloqué à la fin de l’aventure vous donnera quant à lui du fil à retordre.
A noter qu’une petite pression de la flèche haut de votre pad vous donnera la direction à prendre, ce qui peut sérieusement accélérer votre progression dans l’aventure vous évitant toute réflexion.
Une belle chasse aux trophées vous attend (et sans multijoueurs c'est toujours mieux).
Votre première acquisition dans Columbia sera un crochet aimanté qui vous servira d’arme de poing pour le corps à corps mais surtout pour vos déplacements sur le réseau aérien. Si jusque là rien n’était réellement comparable à Bioshock premier du nom, c’est dans le gameplay que l’on ressent l’esprit Bio. On retrouve donc des pouvoirs appelés maintenant toniques qui donneront à Booker plusieurs choix pour se débarrasser de ses ennemis aussi bien mécaniques que humains.
Lévitation, feu, électricité, possession et autres toniques seront des éléments essentiels. Booker aura besoin de cristaux pour faire gonfler sa jauge de tonique, ceux-ci seront disséminés à droite et à gauche et vous aurez aussi la possibilité de boire quelques bouteilles d’alcool pour régénérer la jauge mais en abuser fera diminuer votre jauge de santé (et oui l’abus d’alcool n’est pas bon pour la santé).
Avec des contrôles simples d’utilisation, il vous sera très aisé de multiplier l’usage de toniques couplés à votre arsenal. Les boutons L1 et L2 seront dédiés à l’usage des pouvoirs tandis que les boutons R1 et R2 à la gestion des armes (la visée se faisant sur R3, un peu déroutant pour les aficionados des FPS plus classiques).
Vous aurez la possibilité de transporter « seulement » deux armes à feu, ce qui ne sera pas réellement un problème puisque vos ennemis laisseront leurs armes à disposition après leur dernier souffle, vous alternerez entre pistolet, fusil à pompe, mitraillette, fusil et quelques surprises assez jouissives que je vous laisse découvrir par vous-même. L’ensemble reste classique mais d’une efficacité qui rend les combats intenses.
Le corps à corps avec le crochet, si les ennemis vous submergent, sera particulièrement sanglant avec décapitation, ouverture de crâne ou autre « joyeuseries » justifiant le PEGI 18.
Bioshock Infinite ne propose pas un « bestiaire » très large mais la rencontre avec les Handymen vous sera vraiment jouissive. Vous rencontrerez soldats, du sniper au mitrailleur en passant, ou encore des ennemis fricotant avec les corbeaux...
Vous trouverez aussi dans votre progression des équipements qui vous permettront de personnaliser ou d’améliorer pouvoir et arsenal. Selon votre style, affinez vos capacités sur le Sky-Line ou encore dans le combat au corps à corps, etc … Des distributeurs seront aussi mis à disposition afin d’acheter améliorations d’armes, améliorations de tonique, cristaux ou autres petits soins.
Cependant il n’est pas question de transporter trousses de soins ou cristaux, à vous de fouiller les zones, fouiller les corps pour vous refaire une santé (le jeu n’est pas avare sur ce point et vous en manquerez rarement).
Le titre se veut bien plus agressif qu’auparavant, avec des combats plus dynamiques dignes d’un vrai jeu d’action / FPS ce qui pouvait être reproché aux deux premiers volets.
Des combats qui envoient !Très vite dans l’aventure, vous rencontrerez Elizabeth, jeune fille très surprenante, qui vous accompagnera jusqu’au bout de l’aventure. Ici il n’est clairement pas question de traîner un PNJ inutile, Elizabeth sait se rendre utile voire même indispensable, elle sera de toute façon un pilier pour la trame narrative. Celle-ci ne vous gênera pas non plus lors des combats et vous signalera même la présence de sniper, elle saura se débrouiller en se mettant à l’abri et même vous venir en aide en cas de grosse perte de santé. Elle vous aidera aussi dans vos recherches en vous débusquant argent, munitions et objets mais surtout la petite maligne pourra crocheter des serrures (vous devrez néanmoins collecter des crochets pour elle) afin d’atteindre des lieux alors inaccessibles.
La jeune fille, qui bien entendu n’est pas comme les autres, possède un atout bien utile à Booker, elle pourra ouvrir des brèches spatio-temporelles qui s’avèreront très utiles sur le champ de bataille ! Brèche vers une caisse d’armes, brèche vers une caisse de santé ou encore brèche vers des crochets pour atteindre des zones éloignées, ceci est difficile à expliquer sur le papier mais je pense que vous aurez saisi qu’Elizabeth est une alliée essentielle pour votre survie dans Columbia.
Inutile de comparer Bioshock Infinite à son prédécesseur (sans parler de Bioshock 2), il ne s’agit pas d’une préquelle , l’époque n’est plus la même, l’environnement non plus, les personnages… Les seuls points de comparaison sont un scénario en béton, un gameplay affûté et un monde réinventant l’histoire. Ce Bioshock vous fait clairement monter au 7ème ciel même si les tons colorés, très lumineux et pastels masqueront légèrement un moteur graphique en fin de vie (Unreal Ungine 3 sorti en 2007), vieillissant par rapport à la concurrence. Mais ce qu’on aime dans ce jeu c’est surtout de voir qu’un FPS / action peut avoir aussi une histoire, une vraie âme et donner des sensations aux joueurs.
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