Note du test 7/10En conclusion :

Pas la peine de vous le cacher : nous sommes partagés pour le cas No Straight Roads. D’un côté, nous disposons d’un univers attachant et bien retranscrit, qui ne cherche jamais à dévier de son propos. Facile d’accès, le jeu bénéficie d’une nervosité appuyée par des effets visuels et sonores complètement dingues qui contribuent au plaisir ressenti durant l’épopée. Du travail méticuleux pour un style pertinent qui mérite le coup d’oeil. Toutefois, impossible de nier les éclaboussures sur la belle robe blanche qui nuancent l’envolée du jeu comme ces phases de plateformes ampoulées. L’humilité nous empêche de le faire, mais il est certainement curieux de constater que No Straight Roads n’assume pas toujours son affiliation à l’arcade en laissant la possibilité d’avancer trop facilement pour ne pas frustrer une frange de joueurs. Cela se retourne contre la création qui se retrouve coincée entre sa volonté de bien faire et quelques exécutions pas toujours heureuses. Cela ne doit pas faire oublier que le principal objectif est atteint : le moment est agréable et pas mal d’idées, originales ou non, se fondent bien dans le décor pour ne pas laisser le public sur le carreau. Une découverte qui nécessitera plusieurs retours de votre part pour apprécier réellement la rejouabilité, en berne si vous vous contentez de la ligne droite. Puis rappelons-nous que Brütal Legends présentait aussi des carences alors qu’il continue de nous hanter. Jet Set Radio ? Pas encore du même acabit. A bon entendeur...

Les plus

L’ambiance
La Direction Artistique
L’utilisation simple et pertinente de la musique
Jouable à 2
Nerveux
L’humour
Les boss réussis…

Les moins

...sauf le dernier
Les phases de plateforme
Court pour un run unique
Quelques problèmes techniques

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    rédacteur
    NoBloodyKnows


  • ps4

    No Straight Roads
    Genre : Action | Aventure
    Etat du jeu : Jeu disponible
    Date de sortie : 25 Août 2020
    Trophées : Oui
    Support


    Test No Straight Roads

    Publié le Mardi 25 Août 2020 à 09:00 par NoBloodyKnows
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    Loin d’être une sinécure, émettre une opinion est un engagement, qui plus est si celle-ci est rendue public. Il faut savoir rester mesuré sans se perdre dans la controverse de bas étage tout en mettant en veilleuse les diverses impressions inhérentes aux attentes jonchant notre ciboulot. No Straight Roads est à la croisée des chemins, en plein échangeur. Oui, l'expectative fut longue en raison de présentations encourageantes toujours teintées d’un froid pragmatisme. Et si ce que nous avions vu était une partie de l’iceberg camouflant de multiples erreurs ? A l’inverse, serions-nous prêts à prendre l’énorme gifle imprévue en cette fin de génération ? Avec Daim Dziauddin, crédité au générique de Street Fighter new gen notamment et Wan Hazmer, ayant oeuvré en tant que lead designer pour Final Fantasy XV, il y a de quoi avoir un minimum d’assurance. Encore que… certains studios plus modestes possédant dans ses rangs le soutien de noms ronflants ont connu l’échec. Le genre de constat qui inquiète lorsqu’une production bénéficiant de notre regard bienveillant débarque. D’un concept flou lors de ses annonces, en dépit d’une cohérence et d’un dogme affirmés, le jeu fait trembler dans nos chaumières. C’est un fait, le NBK n’a certainement pas envie de vous relater un naufrage. Et avant de rentrer dans le vif du sujet, soyons honnêtes pour ne pas tourner autour du pot ! No Straights Roads déborde et même dégueule d’idées aussi farfelues que ingénieuses, ce qui rassure sur ses qualités intrinsèques. En revanche, quelques loupés rendent le plat moins digeste. L’heure du match a sonné et seule une méticulosité nous amènera à des conclusions qui s’approchent de la justice. Le temps d’arborer notre plus belle combinaison empreinte de rock, chauffer le public et allons-y pour le show !

     

    Riffer Morty


    Un pitch qui ne se prend pas trop au sérieux, un développement parfois prévisible et une ambiance de folie. S’il fallait se contenter d’une seule phrase pour définir No Straight Roads, ce serait celle-ci. La narration est bon enfant et l’humour est correctement distillé, malgré quelques maladresses. Et voilà que nous nous attachons au duo formé par Mayday et Zuke, les 2 héros du titre formant le groupe Bunk Bed Junction ! Le tandem fera la guerre à l’Electronic Dance Music, entre autres, via un rock punchy et destiné à faire tomber la NSR, cette firme obscure qui nourrit la ville en électricité via le son de la musique. Enfin de SA musique puisque le genre joué par nos 2 loustics est proscrit. Pourquoi ? Vous le découvrirez au fur et à mesure.

    Rien de forcément transcendant. En outre, mêler domination politique et combat musical a ce don d’apaiser le propos qui pourrait vite devenir anxiogène. Les vannes fusent et pour véhiculer des idées plus contestataires, la métaphore est le fleuron utilisé. Point d’envie de surcharger les discours et les dialogues sont en général inspirés, malgré des phases de mutisme de Zuke, bien moins loquace pour le coup.

    Cela porte l’ambiance du soft, toujours efficace et qui ne vous quitte plus du début à la fin. En parlant de cette dernière, si l’ensemble se voit à des kilomètres et qu’une partie demeure un peu délirante, les phases terminales amènent une conclusion globalement à la hauteur. Même si on se croirait en plein trip et que les ficelles sont visibles, rien ne choque tant l’homogénéité est de la partie. Idem concernant le caractère des personnages, mis à part le fait que l’héroïne est bien plus mise en avant, nonobstant le manque de profondeur de quelques têtes antagonistes.

    Nous n’en tenons pas rigueur tant l’amusement fut bien présent et les sourires arrachés. Pas le récit qui décrochera la mâchoire mais le job y est. On déplore toutefois cette touche faisant penser à Beyond Good and Evil qui apparaît à l’occasion, sans perdurer. Un peu dommage, sans être catastrophique, d’autant plus que la symbiose avec l’univers est remarquable.

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    Un duo déjanté...et attachant !

    Zuke Machine


    La recette fonctionne grâce aux ingrédients mélangés avec douceur et délicatesse. La Direction Artistique a le bon goût de s’approcher du sans-faute. Les couleurs sont exquises, les lumières fabuleuses et ce monde d’anticipation possède une identité qui lui est propre. D’accord, les PNJ ne sont pas tous là pour nous convaincre ; néanmoins les écrans de publicité ou encore les petites animations en arrière-plan, tout comme les discussions les plus futiles assurent le reflet de la vision des développeurs. Aucune volonté de misérabilisme, non. Ce serait hors de propos. Une pensée pour le chara-design impeccable, là où le bestiaire laisse à désirer. A l’exception des boss, heureusement.

    Le sound design est également loin d’être en reste ! L'environnement est un régal, que ce soit dans les bruitages ou le fond sonore. Aucune impression de vide. Grande nouvelle : No Straight Roads est doublé dans 4 langues, dont le français, et le résultat est d’excellente facture. Si notre palpitant chavire vers la version anglaise, le casting des bleus se révèle être haut de gamme avec, entre autres, Kelly Marot, Donald Reignoux ou encore Eric Legrand. On reconnaîtra aussi la tonalité de Julien Chièze pour le personnage de Kliff et nous sentons que le bonhomme a fait de gros efforts.

    Que serait tout cela sans une OST de feu lorsque l’argument premier est la musique comme vecteur d’originalité du titre ? Il suffit de sortir Falk Au Yeong, tout droit venu de Malaisie, pour s’assurer du succès. Et lorsque nous nous rendons compte que le type a bossé sur des pistes prévues pour Final Fantasy ou Sonic Mania, il y a de quoi se rassurer en ce qui concerne le CV. Ici, il fait l’étalage de son talent pour varier les styles et faire évoluer les sonorités, bien entouré d’une fine équipe qui a pris le sujet très au sérieux. Aucune partition agaçante et quelques surprises bien senties au menu : une osmose totale qui ne peut être remise en question.

    Si visuellement l’aspect épuré peut faire tiquer, aucun dégoût ou rejet ne sont envisageables. La globalité est maîtrisée, comme la disproportion des membres (quand on vous parle de Street Fighter…) bien ajustée et des portraits de personnages brillants. Nous serons juste amers face au couac de la synchronisation labiale, carrément aux poires sur certaines séquences avec d’énormes latences de plusieurs secondes. Pas décourageant mais navrant, surtout lorsque les cinématiques font bien travailler le ventilo de notre PS4 Pro (1ère génération).

    Rien qui ne soit impossible à réparer avec un patch, soyons fous, mais cela est une altération qualitative.

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    La coolitude incarnée !

    Kliff Anger


    Bien sûr, vous en prenez l’habitude : nous avons énormément évoqué l’enrobage sans pointer l’essence du titre. Et prenez garde avant votre achat : l’aventure est certes basée sur la musique mais ne constitue pas un jeu de rythme. Enfin pas au sens “brut”. Certes, il faudra bien écouter les morceaux pour anticiper les attaques ennemies. Des variations sont à prévoir, lorsque le rock reprend le dessus et la feature est intelligente, entraînant une évolution de la boucle.

    Néanmoins, vous êtes face à ce qui s’apparente au Action-RPG. Les commandes sont basiques : déplacement, frappe, saut et esquive, votre panel initial. Sans compter sur les “transformations”, ces solos qui vous permettent d’ouvrir des chemins jusque-là bloqués ou encore d’activer des tourelles de soutien par exemple. Tout cela est bien sûr évolutif. Sans une complexité opiniâtre de surcroît !

    La partie de gestion de son personnage se fait par le biais d’un hub divisé en plusieurs pièces : l’une d’elle permettra de monter de niveau en niveau pour octroyer des bonus à chacun des protagonistes ou encore des avantages d’équipe, comme le double-saut ou le dash aérien. Pas de quoi sauter au plafond et le classicisme est la norme. Cependant, pas de cafouillage grâce à un arbre de talents très lisible ! Il faudra juste se montrer patient pour débloquer d’autres possibilités, le gain se faisant grâce à la monnaie du jeu...les fans ! Point d’inquiétude, nous reviendrons sur ce point plus tard dans le test. Sachez juste que le 100% se mérite...

    Se trouve aussi dans votre zone une salle d'améliorations de vos armes, entres les autocollants qui offrent des bonus passifs (plus de PV ou de frappe par exemple) à usage unique pour chaque mission ou des attaques spéciales à définir sur 2 gâchettes entre le soin, l’allongement de votre portée ou encore le lancer de projectiles. Une jauge sera bien sûr à votre disposition et il s’agira de la remplir pour jouir de ces pouvoirs. Pour les plus joueurs, 2 barres pleines permettent des offensives communes qui font pas mal de dégâts.

    Un minimum de stratégie dans ce monde de brutes !

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    Un premier boss marquant.

    Straight by me


    S’il y a bien une chose à bien prendre en compte, c’est que No Straight Roads se déroule en plusieurs phases distinctes : la “promenade” dans Vinyl City, où la recherche de Qwasas (des sources d’énergie) seront nécessaires pour illuminer la ville en proie à l’obscurité. Ce n’est pas forcément la panacée ; toutefois, cela nécessite d’explorer les toits et de fouiner un peu car rallumer, cela vous donne de nouveaux fans, donc de nouvelles possibilités d’évolutions. Et trouver quelques caisses pleines d’autocollants salvateurs, c’est une aide précieuse.

    Le reste du temps, vous atteindrez un nouveau quartier où vous attend un boss à dégommer. De là, il faudra d’abord se frayer un chemin pour y aller et soyons concis : ces moments sont vraiment laborieux. Entre les sauts, dont l’inertie est particulière, imprécis et difficilement dirigeables et une mollesse dans les affrontements contre les mobs, nous avons vite fait de plier bagage. Et c’est un immense regret tant certains scènes en jettent, comme le passage des voitures tout bonnement délicieux pour les yeux.

    Mais pour le reste…

    Par bonheur, les 2 protagonistes sont complémentaires, entre celle qui cogne fort et le pro des combos, qui s’avèrent de plus en plus nombreux. Oui il faudra assurer car à chaque fin de mission, une note sanctionne vos exploits. Cela est désormais une coutume dans le paysage du jeu vidéo et cela se fait sans lassitude. Entre vos enchaînements ou dégâts subis par exemple, un total est effectué et qui dit meilleur score dit plus de fans. Et plus de fans, plus de caillasse. Et plus de caillasse, plus d’évolution. Simple comme bonjour !

    Mais l’essence même de No Straight Roads provient des combats de boss, prodigieux en dépit d’un gardien final un peu décevant. Chacun dispose de son univers et de sa musique, ainsi que de sa typologie offensive définie selon un rythme bien particulier à apprendre, notamment grâce aux percussions (même constat pour les séquences avec les mobs, en moins bien). Cela vous demandera d’analyser, de switcher à temps entre Zuke et Mayday si vous jouez seul (en gardant votre calme face à une latence parfois énervante) et de prendre des risques. Si vous pouvez vous contenter d’esquiver, certaines attaques peuvent faire l’objet d’un parry (on réitère : attention aux indices sonores les amis !), efficient pour faire plus de dommages. Par contre, si vous vous loupez, vous en subirez les conséquences !

    Tout cela pour utiliser un finish-move, synonyme de triomphe et qui dispose d’une superbe mise en scène sur le premier boss tout en étant légèrement moins inspirée par la suite.

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    Un moment original. L'un de nos favoris !

     

    Roads la lie, roads la lie (ooooh !)


    Bien entendu, quelques moments sont plus marquants que d’autres, comme cette pause lors des combats de rap qui donnent une réelle bouffée d’oxygène. Chaque affrontement dispose néanmoins de sa logique sans être atrocement difficile. D’ailleurs, dans un trop grand souci d’accessibilité, No Straight Roads vous propose en cas de défaite un respawn à l’endroit même de votre trépas, avec la vie de l’adversaire toujours aussi entamée.
    Une erreur selon nous, même si cela laisse le choix au joueur d’utiliser ou non cette possibilité.

    D’autant plus que si vous n’êtes pas spécialement réceptif pas au trip arcade, comprendre par là améliorer son score perpétuellement, le jeu ne sera qu’éphémère. En effet et en flânant un peu, vous ne mettrez pas plus de 7 heures pour voir le bout du tunnel. Oui, ça pique ! Cela ne concerne que les plus pressés. Toutefois, il est parfaitement normal d’être mis au parfum. Seulement une demi-douzaine de joutes (enfin...un peu plus mais vous comprendrez !) vous attendent, cela fait peu.

    Pour les plus complétionnistes, vous pourrez légèrement “pimper” certaines choses, mais vous pouvez aussi et surtout retenter de vous frotter aux boss en vous imposant des contraintes, comme l’usage exclusif de la parade, ou augmenter le level de difficulté. Et si “difficile” est abordable, “taré” vous donnera quelques sueurs froides !
    C’est clairement en ce sens qu’il s’agit d’aborder le titre. Dans le cas contraire, on pourrait craindre que No Straight Roads n’exploite pas la totalité de son potentiel. Si cela a un fond de vérité, juger sur un run unique est un brin calamiteux. Ce n’est pas une course de vitesse mais bien d’endurance !

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    Une logique à appréhender avant de triompher.

    Mayday Watts !


    Nous apprécions aussi le côté puzzle-game de la plupart des gardiens et il va sans dire que la nervosité prend tout son sens. C’est parfois bien speed et cela se marie avec le ton donné au titre. Certaines phases impressionnent et si la structure est répétitive, aucun fight n’est similaire. La dualité “attaque à distance/càc” est bien pensée, quoique facile pour le shoot, et le lock, automatique, ne se révèle pas foireux.

    Les frames sont aussi généreuses jusqu’à pouvoir tromper le jeu en utilisant une animation qui rend votre hitbox caduque. Loin d’être un drame, nous pestons en revanche face à quelques bugs de collisions ou des scintillements. On ne peut trouver cela rédhibitoire in-game. Malgré tout, visuellement, cela fait tâche.

    Si l’aventure se parcourt particulièrement bien seul, l’IA se contentant de suivre sans effectuer d’action, laissant en quelque sorte le personnage inactif au repos (la barre de PV se régénère en partie), l’aventure peut se parcourir à 2 en local. Point d’écran splitté : le joueur 2 suit le joueur 1. Si cela peut faire disparaître le premier cité, il est de bon ton de souligner que l’éloignement n’est jamais fort utile et que la profondeur de champ est suffisante pour garder en lisibilité.

    Nous ne sommes pas en mesure d’expliquer le choix fort du studio de laisser la caméra libre en ville et fixe pendant la baston, ce qui a le don de surprendre la personne qui tient le pad en la questionnant sur l’intérêt de ce choix. L’envie de ne pas rendre la coopération sur même écran bordélique ? Assurément.

    Enfin, si nous râlons un peu sur le manque d’annexes (ce qui évite au moins le Fedex !), le petit jeu d’arcade sympathique disponible dans le hub vous prendra quelques sessions. De quoi souffler avant de retenter un level, sachant que nous possédons tous un némésis…

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    Le chemin est parfois ardu avant la confrontation.

     




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