Comme tout jeu de ce type, tellement de choses sont encore à évoquer, comme la création sommaire de son personnage ou le choix de baliser certains pans d’exploration. Mais à quoi bon finalement? Citadel: Forge with Fire, en bon MMO qu’il représente, se laisse découvrir petit à petit en oubliant parfois de vous laisser bien discerner ses mécanismes. Mais si l’envie de persister vous démange, vous trouverez des activités attachantes à poursuivre avec d’autres joueurs. Le jeu se situe donc bien au-dessus de la moyenne et nul doute que c’est son suivi qui permettra ou non d’atteindre l’excellence: il faudra en outre compter sur la consolidation de la communauté qui sera un vecteur de réussite du soft. C’est tout le mal que nous souhaitons aux développeurs de Blue Isle Studios qui ont cravaché pour éviter toute catastrophe industrielle, un cruel scénario à répétition dans le milieu. Une volonté de fer, en attendant de s’asseoir sur le trône.
Les plus
Les moins
Vous savez, à l’occasion, cela nous fait du bien de vous parler et d’exprimer ce que nous avons sur le coeur. Aujourd’hui, la donne est claire: écrire un test concernant un MMO est une mission parfois un peu cauchemardesque tant celui-ci ne peut être gravé dans le marbre. Oh que oui! En fonction des mises à jour, de la communauté et des retours des joueurs, le produit tel que nous le connaissons peut avoir sévèrement muté dans quelques mois, voire quelques semaines pour les urgences. Un constat glacial aux antipodes de notre sujet, Citadel: Forged with Fire. Et nous en voyons certains venir! Bac à sable et accès anticipé sont des signes de tare pour le milieu vidéoludique. Pas forcément répondrons-nous, même si la patience est parfois de mise pour apprécier les bienfaits de la production.
Silicone cramé
Vous savez, le MMORPG se divise en 2 catégories: ceux balisés et ceux qui creusent. Là, on creuse…
Derrière cette divine référence de l’Ouest se cache une simple métaphore vous invitant à vous investir pleinement dans Citadel si vous comptez effleurer l’ivresse du bonheur.
En effet, les premiers instants surprennent rapidement: si nous nous attendions à un univers sombre, l’écran-titre aura aussitôt fait de vous emmener dans une autre direction, bien moins Dark et pas sanglante pour un sou. Le jeu vous propose de parcourir Ignis, un monde dominé par la magie et peuplé de créatures et personnages sortis de l'heroic-fantasy, avec tous les codes que cela implique. Cela manque un peu d’originalité dans le décor mais pas de doute: l’ensemble est efficace. Le dyptique "réalisme/aspect cartoon” fonctionne à merveille et même si nous sommes loin de la tuerie totale, la rétine est charmée.
D’autant plus que la fluidité est vraiment appréciable et le taux de rafraîchissement de l’image élevé. Mine de rien, pour un jeu massivement multijoueur sur consoles, cela fait son petit effet et nous espérons que cette base se transforme un jour en dogme. En raison d’une Direction Artistique des environnements inspirée, sublimée par des effets lumineux parfaitement dosés et un cycle jour/nuit dont la transition est réussie, on se surprend parfois à flâner sans réel but et prendre le temps de la contemplation est toujours un plaisir.
En revanche, le monster-design est plus générique et la carte, même si elle est immense, est parfois tristement vide et il est rare de rencontrer plus de 5 bestioles en même temps. Là n’est pas l’intérêt nous rétorquerez-vous (et l’argument est valable), mais notre passé de consoleux laisse forcément des traces. Néanmoins, et c’est ce qui a le plus de mal à passer, les animations sont de temps à autre médiocres, à l’instar des mouvements opérés lors de la vue à la 3ème personne.
Si cela est un leitmotiv inhérent au genre, le loupé de la position accroupie en première personne est moins justifiable. Pire: lorsque certains ennemis nous chargent, nous avons carrément l’impression que certaines gesticulations sont manquantes.
Si cela est tolérable pour nous, cela peut faire sortir le joueur de l’immersion, graal revendiqué par l’atmosphère.
Le genre de bâtisse que vous verrez fleurir!
Citadel argent, tu iras loin!
Il faudra s’accrocher, surtout au début. Si vous envisagez de l’épique à chaque mètre carré, vous risquez d’être déçus les amis tant Citadel ne se montre pas particulièrement accueillant lors des premiers pas. En effet, le but est de passer du rookie de la magie au grade de Grand Sorcier. Et...c’est à peu près tout. La narration est quasi-inexistante et le titre vous laisse créer votre propre voyage, où l’histoire de chacun sera unique si l’imagination vous empare.
D’entrée de jeu, si un mode solo est présent pour découvrir les rouages, optez pour le jeu en ligne. Seul, vous ferez vite le tour jusqu’à obtenir la désagréable impression que seuls les respawns d’adversaires sont codés alors que, sous la couche d’un épais vernis, une richesse plus engageante vous attend. Si l'aventure est paramétrable en tant qu'hôte, cela dénote une ouverture destinée à rassembler le maximum de personnes et c'est de bon ton, notamment pour ceux qui sont irrités par de longues séances de farming qui sont évitables ici.
Ce ne sera pas toutefois ce didacticiel un peu périmé qui vous motivera! Amorphe, mal expliqué par un PNJ qui ne ressemble à rien, vous passez votre temps, après avoir choisi entre 3 endroits où vous apparaitrez de nouveau en cas de trépas, à vous rendre dans les mêmes endroits pour ramasser les mêmes fournitures pour comprendre les bases du crafting, le thème du jeu.
Car si vous passez votre temps à cueillir des champignons ou autres plantes au nom imprononçable, ce n’est pas pour rien! Il y aura toutefois du souci à se faire, tant l’inventaire pléthorique fait peur de prime abord et le menu n’est clairement pas adapté au pad. On s’y perd souvent et le tout est peu intuitif. Bien sûr au bout d’un moment, vous parviendrez à jongler entre ce qui vous sert d’équipement, de créations ou autres attributs. Mais il faudra redoubler de concentration et de tâtonnements alors que finalement, quand on y regarde de plus près, rien n’est bien compliqué.
Entre tableau de power-up, où il faudra claquer des points pour augmenter ses dégâts par exemple, et le menu d’alchimie, ce sera un travail de longue haleine mais bien saisir l’ensemble permet de passer d’ennui à intérêt. Contrôler ses menus, c’est important!
Le genre de scène qu'on aime bien.
On ne te forge à rien!
Surtout que la collecte, comme nous l’avons précisé, est essentielle. Pour créer une arme ou pour établir des recettes (là nous naviguons en terrain connu) mais aussi pour trouver les fameuses essences essentielles à l'élaboration de magie, répartie en 4 “familles”, dont les traditionnels buffs ou renforcement d’attaque. Ainsi, certaines sont “fixes” et d’autres dépendent de votre équipement.
Plutôt bien réalisé, ce melting-pot permet de gérer des variations de sorts selon les produits utilisés et même s’il est peu évident d’anticiper quoi que ce soit au début, cela prend forme petit à petit dans l’esprit. De quoi montrer l’évolution de notre avatar en spécialiste de la magie? Oui, c’est à parier. Cela vous permettra aussi de définir votre façon de jouer et si certaines incantations, sujettes à un cooldown cohérent, semblent un peu plus énergiques, on ne constate pas un déséquilibre gênant.
Et heureusement finalement que ces heures passées à ramasser tout et n’importe quoi servent à quelque chose parce que si vous envisagez de vous procurer Citadel pour la frénésie de ses combats, vous risquez de déchanter à plus d’un titre tant l’ensemble se révèle mou et sans grand intérêt.
Vous martelez les mêmes touches d’attaque sans ressentir aucun impact de ce que vous envoyez dans la tronche de l’assaillant, vous contentant de surveiller votre barre de vie et votre jauge de mana (qui finit par remonter lentement) pour ne pas tomber à sec afin de dégommer les vilains. C’est très simpliste et nous espérons une sincère évolution car de surcroît, une fois l’aggro activé, certains opposants ont vraiment du mal à vous lâcher. Et ce en dépit d’une IA pas bien finaude.
La nuit a quelque chose de fascinant...
Ici ou fire
Une nouvelle fois, le concept ne se base pas là-dessus. Ici, il y a à boire et à manger et finalement c’est à vous de vous servir. Et gardez à l'esprit que dominer n’est pas gagner, du moins si on se contente d’utiliser la synthèse pour quelques objets consommables ou non. Si Citadel se veut bienveillant pour que la survie dans son univers ne passe pas par une gestion de la faim ou de la soif, auquel cas il s’agit d’une bonne décision pour ne pas entacher l’expérience à notre sens, décider de vous étendre par la pierre est une chouette trouvaille.
Si le guerrier impétueux se contentera d’une maison ressemblant à une hutte pour y entasser des choses dont il oubliera de se servir, les plus méticuleux construiront des grandes bâtisses en forme de château, en souriant devant l’avancement généreux du travail. C’est en ce sens que l’interaction avec les autres joueurs prend tout son galon car, que ce soit avec un groupe d’amis ou alors avec des rencontres faites sur le net, vous pourrez toujours coopérer sur ce chemin.
Des visites pourront être faites auprès des demeures des autres joueurs et il est toujours aussi insolite de prendre du recul pour montrer à quel point l’instinct grégaire fédère. Bien sûr, il est encore trop tôt pour juger de l’importance et de l’esprit de la communauté sur la durée, mais les ingrédients sont là. En parlant de serveurs, ceux-ci ont plusieurs visages, étant parfois bien complets ou un peu plus désertés selon les circonstances et votre heure de connexion. Nous nous répétons beaucoup mais seul le temps sera juge sur ce point.
En tout cas, cela sauve largement les meubles car l’espace de quelques temps, le doute s’est installé. Comme le titre ne vous livre pas de vrai but, vous serez soulagés de voir comme votre ramassage constant a une finalité et pour certains, vous vous fixerez des objectifs dans votre boulimie constructive. Un vrai bon point!
Cela vous rappelle quelque chose?
Shut up witch!
Enfin, le domptage de bébêtes pourrait vous captiver, malgré quelques incompréhensions de certaines réactions qui devront être corrigées par la suite. Addictif, vous serez étonnés de voir le temps que vous avez dépensé pour apprivoiser un loup, entre autres...en ce sens, vous pourrez même chevaucher un dragon et bon sang, ça c’est la classe! Il faudra cependant passer par la case de résistance avant d’en arriver là, mais l’aide procurée par un succès est un gain qui facilitera votre progression.
D’autres activités seront proposées, comme un ersatz de sport populaire issu d’une certaine série mettant en scène un magicien avec des lunettes, et vous choisirez quand et où vous souhaitez faire telle ou telle chose. Néanmoins, le prix de la liberté n’est pas toujours abordable et il est certain qu’avant de s’adonner à des pratiques galvanisantes, le jeu aura abandonné plusieurs pèlerins en cours de route tellement certaines quêtes sont assommantes.
Les retours d’expérience permettront peut-être d’améliorer la forme mais il serait étonnant que certaines expéditions mal écrites soient modifiées sur le fond. A vous d’accepter la règle, qui prévoit de laisser le joueur en paix et maître de son destin, ce qui fera forcément une scission entre gamers.
Reste à vous de décider si opter pour un rythme au dynamisme relativement peu élevé et vous laisser aller fantasmer sur l’exploitation des terres en écoutant la douce OST éphémère vous suffit. Petit secret, comme ça entre nous: vous aurez l'opportunité de chevaucher un balai magique pour vous la raconter enfin face aux disciples de Poudlard! On a déjà vu des choses bien plus folles; cependant il serait indécent de ne pas démontrer notre enthousiasme. Partagé ou non?
Rien n’est moins sûr mais seul l’empirisme prévaut.
Une monture à la mode!