Test Ghost of Yotei

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Dès sa sortie le 2 octobre 2025, Ghost of Yotei s’est imposé comme l’un des meilleurs lancements pour une exclusivité PlayStation, avec plus de 1,6 million d’exemplaires vendus en une semaine. Derrière cet engouement, des mises à jour substantielles ont déjà été déployées (notamment les versions 1.006, 1.008 et 1.010) corrigeant divers blocages de missions, améliorant la stabilité et peaufinant l’interface utilisateur. Le studio Sucker Punch Productions n'est pas prêt à abandonner son nouveau bébé. Le jeu est désormais disponible depuis presque trois semaines et il est temps pour nous de tirer notre verdict sachant que Ghost of Tsushima avait déjà mis la barre très haute et nous avait conquis en 2020.

Le souffle de Tsushima plane toujours

Avant Ghost of Yotei, il y avait Ghost of Tsushima, fresque historique retraçant le combat de Jin Sakai, dernier samouraï de son clan, face à l’invasion mongole de 1274. En devenant le « Fantôme », Jin reniait une partie de son honneur pour sauver son île, un dilemme moral et spirituel qui avait marqué toute une génération de joueurs. Son histoire se clôturait sur une note amère : la liberté avait un prix, et le Japon entrait dans une ère de contrôle et de silence. On aurait d'ailleurs pu imaginé une suite aux aventures de Jin mais Sucker Punch a pris une toute autre route tout en gardant l'esprit de la licence "Ghost of...".

Ghost of Yotei reprend ce flambeau presque trois siècles plus tard, en 1603, à l’aube du shogunat Tokugawa. Le pays s’unifie, mais la paix reste fragile ; les clans se redessinent, les mercenaires remplacent les seigneurs, et l’ombre des anciens Fantômes plane encore sur les terres du nord. C’est dans ce contexte qu’émerge Atsu, une guerrière errante dont la famille a été massacrée seize ans plus tôt par un groupe de renégats connus sous le nom des Yotei Six. Sans maître ni bannière, elle parcourt les terres glacées d’Ezo à la recherche de vengeance et de vérité. Là où Jin Sakai incarnait la dualité entre tradition et rébellion, Atsu représente une génération perdue, celle qui ne croit plus aux codes, mais à la survie. Son regard désabusé sur le monde en fait une héroïne profondément humaine, tiraillée entre sa colère et un idéal de justice hérité du Fantôme de Tsushima.

Une aventure à partager avec Atsu

Un monde plus vaste, plus vivant, plus libre

Ghost of Yotei étend les fondations posées par son prédécesseur. L’île d’Ezo dévoile un monde ouvert encore plus généreux, entre montagnes enneigées, forêts boréales et villages isolés, balayés par un climat changeant. Le système de combat, déjà salué pour sa précision et sa lisibilité, s’enrichit ici de nouvelles postures, d’un arsenal modulable (lames courtes, arcs composites, armes artisanales) et d’un système de contre-attaque dynamique basé sur l’endurance et la lecture des mouvements ennemis.

Côté exploration, Sucker Punch renforce l’immersion avec des activités variées : traque de bandits, sanctuaires oubliés, repaires d’animaux légendaires, défis d’épée, collecte d’objets artisanaux et mini-quêtes centrées sur les habitants d’Ezo. Ces rencontres humaines, souvent intimistes, racontent un Japon en reconstruction, où chaque aide apportée laisse une trace. L’artisanat prend également une place importante : le joueur peut forger ses propres armes, teindre son armure ou fabriquer des outils furtifs à partir de ressources glanées dans la nature. Les chants et contes populaires se découvrent au fil des routes, donnant des indices sur des lieux secrets ou des reliques mythiques.

Atsu, en tant que mercenaire, ne suit pas le code des samouraïs : elle peut alterner entre l’infiltration, la brutalité frontale ou la manipulation environnementale. L’approche furtive gagne en profondeur grâce à des outils d’assassinat personnalisables, des pièges élémentaires et une IA plus réactive qui oblige à s’adapter constamment. Le monde, quant à lui, réagit aux actions du joueur : les villages se ferment, les ennemis tendent des embuscades, les rumeurs se propagent. Chaque victoire ou défaite laisse une empreinte, faisant de Yotei une expérience plus organique et immersive que jamais.

Des ennemis sans pitié

Une peinture en mouvement, un toucher vivant

Visuellement, Ghost of Yotei franchit un cap et exploite pleinement la PS5 et la PS5 Pro. Sur PS5 standard, le jeu propose un mode Fidélité 4K/30 fps et un mode Performance 60 fps d’une stabilité exemplaire. La version PS5 Pro, elle, affiche un rendu 4K natif avec ray tracing intégral, une distance d’affichage accrue et un éclairage global dynamique qui transforme littéralement la perception des environnements. La neige se déforme sous les pas, la lumière du soleil perce à travers les feuillages avec une finesse inédite, et les effets de particules — cendres, pollen, pluie fine, participent à cette sensation de monde vivant.

Côté immersion, le jeu propose plusieurs modes de caméra qui enrichissent l’expérience : caméra libre pour l’exploration panoramique, caméra rapprochée pour ressentir la tension des duels, et un mode cinématique qui sublime les paysages et la mise en scène narrative. Ces options permettent au joueur de choisir la perspective la plus adaptée à chaque situation, qu’il s’agisse d’un combat frénétique ou d’une simple contemplation d’un temple enneigé.

Les développeurs ont également mis à profit les qualités de la DualSense qui renforce encore plus l’immersion. Chaque tir à l’arc tend la gâchette adaptative jusqu’à sa résistance maximale ; les vibrations haptiques traduisent la texture du sol — la rigidité d’un pont gelé, la mollesse d’une boue humide, le craquement du bois. Lors d’un duel, le frottement des lames se ressent jusque dans les paumes : un léger tremblement accompagne le parry parfait, une pulsation sourde souligne les coups portés. Le son 3D Tempest complète ce réalisme sensoriel : on entend le souffle du vent dans les pins, le pas discret d’un ennemi dans la neige ou le battement d’un tambour lointain.

En combinant puissance technique et direction artistique raffinée, Sucker Punch livre un titre qui dépasse la simple suite. Ghost of Yotei n’est plus seulement une épopée de vengeance : c’est une expérience sensorielle, un hommage à la nature, au geste et au silence. Un fantôme qui, cette fois, respire au rythme du vent du nord.

Ghost of Yotei nous en met plein les yeux