Test Gamedec - Definitive Edition

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Gamedec est un jeu d’enquête en vue isométrique créé par le studio Polonais Anshar Studios. Pour vous donner un point de comparaison sur le genre et le style graphique du jeu, on se rapproche d’un Disco Elysium. Le jeu est d’abord paru fin 2021 sur PC et a su s’améliorer depuis, pour arriver à sa version ultime baptisée Definitive Edition, désormais disponible sur PlayStation 5 depuis quelques semaines.

Les mondes virtuels

L’action de Gamedec se situe dans un futur assez lointain où les mondes virtuels sont ancrés dans les habitudes de chacun, l’ambiance et le visuel sont dans le style Cyberpunk. On se retrouve à Varsovie, au XXIIe siècle, en compagnie de notre Gamedec, un agent enquêteur mais pas comme on l’entend de nos jours. En effet, notre personnage est détective privé des mondes virtuels. Qui dit futur, dit l’apparition de nouveaux métiers. Dit comme ça, ceci parait un peu étrange mais le jeu emmène très bien le sujet avec une bonne narration tout au long de l’aventure.
Les mondes virtuels ont tellement pris de l’ampleur que tout y est possible et le lien avec la réalité est devenu très fort, en effet certains joueurs peuvent se retrouver connecter plusieurs jours dans un monde et ceci n’est pas sans risque pour leur enveloppe charnelle réelle tranquillement allongée. Tous les fantasmes peuvent être assouvis, certains y trouvent le moyen d’exploiter le pire côté de leur personnalité, de leurs pensées perverses et primaires alors que d’autres veulent juste prétendre à une vie meilleure et rêver.
Depuis les premiers jours de l’informatique sur Terre, il y a toujours eu des bugs, des virus, des hackeurs et des trolls, et ceci est encore plus vrai au XXIIe siècle, les Gamedecs sont donc engagés afin de régler ces problématiques qui causent du tort aux jeux et aux joueurs.

Revenons-en à notre Gamedec que l’on découvre, au début du jeu, dans son appartement futuriste en attente d’un nouveau contrat, ce qui ne tarde pas, un message arrive sur l’écran, il est temps de commencer l’aventure et de découvrir le gameplay de Gamedec.
Votre première enquête vous demande de retrouver le fils d’un riche entrepreneur disparu dans un monde virtuel, après une brève analyse des faits dans le monde réel, vous allez être transporté dans le jeu vidéo où Fredo (le fils) semble être depuis plus de quatre jours. N’oublions pas de préciser qu’il n’est pas possible de débrancher la connexion d’un joueur sans lui laisser des séquelles incurables ou pire le voir mourir.
Evidemment les mondes virtuels donnent la possibilité aux joueurs d’utiliser n’importe quel skin et donc de rester incognito. Il faudra donc interroger les différents personnages afin de comprendre le fonctionnement du jeu et en déduire également le rôle de chacun. Au fil des interrogatoires et des indices récoltés vous aurez tout pour remonter le puzzle et résoudre l’affaire. Pour cette première enquête, le dénouement demeurera assez sombre et trash mais je n’en dirai pas plus.

Home sweet home

Mener l’enquête

Gamedec n’est donc pas un jeu d’action et il n’y a d’ailleurs aucun système de combat dans le jeu, vous aurez parfois la possibilité d’utiliser une arme dans un monde virtuel mais avec un simple choix dans une ligne narrative. Nous sommes ici sur un jeu d’enquêtes comme l’excellent Disco Elysium, il y a énormément de dialogues et d’embranchements.

Le jeu propose un système de déduction plutôt bien fichu une fois assimilé. L’avantage non négligeable dans ce système c’est qu’il n’est jamais punitif, une mauvaise déduction n'entraînera pas forcément la défaite, il faudra évidemment assumer ses erreurs et parfois il sera même intéressant d’en commettre pour découvrir des embranchements spécifiques. Dans tous les cas, le jeu remet bien souvent le joueur dans la bonne direction ce qui permet de profiter de la narration et du gameplay sans trop se prendre la tête. Ce qui est aussi intéressant dans le déroulé d’une enquête est que selon vos déductions vous visiterez des lieux différents et bien entendu les dialogues évolueront.

Gamedec ajoute une petite touche RPG grâce au fait qu’il est également possible pour notre détective privé de se créer un avatar comme il le souhaite, une bonne dizaine de personnages sont préconfigurés mais il est tout à fait possible d’imaginer un perso à votre image. Ces derniers ont tous leurs propres statistiques et pourront évoluer vers des spécialités (métiers) selon ce que vous débloquerez au cours des enquêtes : cracker, programmeur … Ces professions s'assimilent grâce à des points de compétences. Chaque spécialité ouvre des nouvelles possibilités comme le piratage d’ordinateur, la manipulation d’autres joueurs, le crochetage de serrure …
Les points de compétences correspondent aux 4 types de personnalités définies par le jeu et symbolisées par une couleur : rouge (agressif), bleu (calme et observateur), jaune (enthousiaste) et vert (empathique).
Sur le papier, tout ceci parait vraiment génial mais en réalité et de par le genre du jeu, le système a ses limites et paraît sous exploité puisqu’il y a toujours un autre moyen pour parvenir à ses fins. Ceci est évident puisqu’il faut bien pouvoir collecter les indices et interroger les autres joueurs pour en déduire la conclusion d’une enquête.

Même si le jeu propose des conséquences directes sur le moment présent, elles n’auront aucun impact sur la fin du jeu ou plutôt les fins du jeu qui seront liées aux choix lors de votre dernière enquête (qui pourra être rejouée autant de fois que vous le souhaitez afin de tester tous les scénarios possibles).

Visuellement très réussi

Des ambiances uniques

Même si le jeu se déroule dans un futur cyberpunk, on apprécie la variété des environnements puisque chaque enquête se déroule dans un jeu vidéo virtuel. Vous irez dans un univers sombre, urbanisé où sexe et débauche sont au coeur du jeu, vous vous rendrez également enquêter en plein western où la notion de free-to-play est moqué par les développeurs. Vous pourrez également côtoyer des Samouraïs … Tous ces voyages font la force de Gamedec car même si les enquêtes se déroulent de la même façon, il est appréciable de changer le décor.
Et pour le coup, les différents environnements, qu’ils soient réels ou virtuels, sont vraiment réussis avec de beaux éclairages tout comme les différents personnages rencontrés. A noter également que chaque environnement possède sa propre interface histoire de nous immerger encore plus dans le fait que nous sommes dans un jeu dans le jeu. Une bien belle idée de la part des développeurs.
Dans l’ensemble le jeu est agréable à parcourir et comptera environ une dizaine d’heures de jeu, ce qui est suffisant à mon sens pour le genre car enchaîner des dialogues peut parfois devenir un peu long. Dans tous les cas, il faut savoir dans quel genre de jeu on se lance ici.
Notons que cette version Définitive inclut deux histoires supplémentaires par rapport au jeu de base sorti initialement sur PV.

Des environnements variés