Voilà le joueur parti pour assassiner l'Empereur, switchant entre les deux créatures d'une simple pression sur triangle. Ça change donc d'avoir à l'écran les espèces généralement annihilées par les humains. Cette fois-ci, ce sont bien eux qui vont prendre cher. Nos deux compères sont graphiquement réussis. Les détails ne manquent pas, chaque aspect physique, muscles et peaux sont vraiment détaillés. On ne trouvera pas ce soin sur tous les personnages rencontrés, hélas. L'animation d'Arkhaïl et Styx est plutôt réussie, le level design est soigné mais pas assez varié. A noter quand même quelques beaux moments comme sous la pluie ou encore les passages de nuit.
Une parfaite démonstration du lancer de gobelin de la part d'Arkhaïl
Certaines textures sont faiblardes lorsqu'on s'en approche mais l'ensemble reste au dessus de la moyenne. Par contre, on serait en droit d'attendre de ce style de jeu un monde plus ouvert, dans lequel s'échapper et fouiner loin des objectifs principaux, mais non, on enchaîne les couloirs, les niveaux dans des villages où les murs invisibles et les culs de sac sont bien là pour rappeler qu'il n'y a rien d'autre à faire que remplir l'objectif demandé. Et ça se répète à chaque niveau. Les “quêtes” se résument à traverser une petite map où il sera impossible de se perdre “grâce” aux couloirs, en enchaînant combat après combat. Bref, rien de bien enthousiasmant. Même si l'histoire et ses rebondissements (peu nombreux vu le peu de personnages rencontrés) donnent envie de continuer, le côté répétitif du déroulement des niveaux plombe inévitablement l’ensemble.
Of Orcs and Men pourrait être un simple mélange de beat'em all et de RPG. Mais le jeu prend une dimension stratégique lors des combats. En effet, le joueur en appuyant sur la touche L1 ou R1, figera le temps et pourra prévoir sa suite de coups offensifs ou défensifs. Lorsqu'il accomplira cette action, le joueur fera apparaître un menu circulaire avec la panoplie de coups disponibles. Trois roues successives apparaîtront, une pour les coups offensifs, une pour les coups défensifs et une pour les coups spéciaux. Le joueur pourra programmer jusqu'à quatre coups et les annuler au cours de la séquence si besoin est.
Alors si présenté sous cet angle, ça semble génial, dans la réalité, c'est une calamité. La faute a une IA en carton et aussi à une gestion des collisions catastrophiques. Les coups semblent tomber à côté ou sont la plupart du temps parés, Arkhaïl et Styx étant incapables de bouger en donnant les coups, encaissant des dégâts de la part des ennemis qui eux aussi ne semblent pas les atteindre. On a beau avoir un sort permettant de ressusciter son compagnon lorsqu'il tombe, comme on est planté dans le sol lors de l'incantation, les ennemis en profitent pour s'acharner sur le protagoniste encore debout. Le joueur n'aura d'autre solution que de switcher pour le personnage ressuscité qui devra à son tour, la plupart du temps, ramener l'autre à la vie.
C'est donc laborieux et rageant. On a beau planifier ces phases de combat, le joueur se retrouve systématiquement à gérer tous les ennemis d'un bloc, ces derniers formant à chaque fois un piège mortel autour de nos comparses à la peau verte. On regrette donc l’absence d’un système plus classique mais qui serait plus jouissif aussi. Comme quoi innover n'est pas toujours signe de réussite.
Le Buddy Trailer illustre parfaitement l'originalité du "couple" Arkhaïl & Styx
Cyanide et Spiders ont tenté de créer un jeu qui sort des sentiers battus. Hélas, ce n\'est pas une réussite. Le système de combat au coups par coups, la gestion des collisions à côté de la plaque, l\'IA en carton et les niveaux ultra dirigistes finiront d\'achever les plus braves. Seuls subsisteront ceux qui auront envie de tenter l\'aventure jusqu\'au bout pour découvrir la fin. Dommage, car les graphismes et la bande son étaient réussis, avec surtout ce duo Arkhaïl / Styx qui laissait présager d\'un bon moment, mais on laissera vite de côté le soft.
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