Lost in Random est la bonne surprise du mois. Sa Direction Artistique, son OST envoûtante, l'esprit Tim Burton qui s'en dégage nous tiennent en haleine durant l’aventure de Paire et Décisse dans Aléa. Son écriture et son système de combats basé sur le hasard et les cartes proposent une expérience délectable. Un jeu de qualité à acheter les yeux fermés malgré quelques imperfections largement oubliables.
Les plus
Les moins
Les suédois du studio Zoink, auteurs des excellents Stick It to the Man!, Flipping Death ou encore Fe, nous proposent un nouveau jeu teinté de poésie et de fantastique à savoir, Lost in Random. Autant le dire tout de suite, Lost in Random ne laisse pas indifférent et on vous dit pourquoi dans ce test.
Paire, impaire et manque
Estampillé EA Originals, Lost in Random est le second titre marquant la collaboration entre Zoink et Electronics Arts.
Lost in Random est un jeu d’action / aventure en vue à la troisième personne, nous propulsant dans l’univers d’Aléa, un monde tout à fait ancré dans l’esprit “Tim Burtonien", où poésie, fantastique et personnages atypiques se côtoient pour notre plus grand plaisir.
Paire et Impaire sont deux sœurs vivant dans l’une des six bourgades d’Aléa, Unibourg.
Le joueur incarne Pair, la cadette de la fratrie. Un événement important marque le début de l’aventure, Impaire fête ses douze ans. Souvent festif, ce passage est une malédiction dans le monde de Lost in Random. En effet, à cet âge, chaque enfant lance le dé de la Reine, désignant sa destinée et dans quel royaume il finit sa vie.
Impaire et Paire tentent d’échapper à cette fatalité mais en vain, Mamie Fortune, l’un des personnages haut en couleur de l’univers du jeu et sbire de la Reine les en empêche. Après une cinématique, la Reine arrive, Impaire jette le dé et tire un six. Sans pouvoir dire au revoir à sa sœur, elle part vivre aux côtés de la Reine dans son palais à Sixtopie.
Cette mise en bouche dans l’univers de Lost in Random surprend et plaît, irrémédiablement.
Le découpage, l’ambiance, la destinée, tout pousse à en apprendre plus sur ce que nous propose Zoink.
Pourquoi les dés sauf celui de la Reine sont interdits, pourquoi tout est régi de la sorte, notre credo est lancé !
Paire et Décisse dans Aléa
Paire et son Dé-sespoir
C’est donc un an plus tard que Paire décide de partir à la recherche de sa sœur. Un mystérieux fantôme l’invite à le suivre, Paire s’empare de sa fronde et commence à arpenter les rues d’Unibourg.
Ce qui est frappant, c’est le travail réalisé sur chaque monde, ce sont autant de biomes aux us et coutumes différents. Les jeux de mots sont également de la partie et propres à ces lieux. Chaque royaume est régi par un des six chiffres du dé. À Doubleville, on rencontre des gens à la double personnalité
Après une familiarisation des commandes de Paire et de son arme, notre jeune héroïne arrive dans la Vallée des Milles dés où elle fait la rencontre de Décisse, un dé quelque peu incomplet qui devient son compagnon de voyage mais surtout d'armes mais nous y reviendrons plus bas.
Grâce à son ami parlant par onomatopées, Paire peut traverser les mondes successifs d’Aléa grâce à ses différentes faces.
Depuis le début, le Narrateur, cette voix off, conte les exploits de notre jeune héroïne en devenir donnant ainsi une immersion accrue et une prise d’intérêt irrémédiable.
L’univers et les nombreux PNJ qui le composent y sont pour beaucoup dans cette réussite vidéoludique. On interpelle le joueur dans les rues pour conter une histoire ou encore confier une mission secondaire. Elles sont réussies et variées et nous renvoient à l’étrange Noël de Mister Jack. On remarque aussi une certaine réutilisation des modèles mais dans l’ensemble, rien de bien méchant. Ne l’oublions pas Lost in Random n’est pas un jeu AAA et ne dispose pas de la même équipe ou encore du budget des gros titres. Le résultat est honorable, même bluffant.
La DA est splendide
Paire et Décisse s’en vont en guerre
Outre l’exploration, et quelques puzzles et phases d’infiltrations, Paire utilise sa fronde pour tirer sur des interrupteurs inaccessibles ou encore sur des pots renfermants de précieuses pièces qui servent à la boutique. Paire peut également chercher des pages de livre de contes, des collectibles pour gonfler un peu la durée de vie qui au passage se situe entre dix et douze heures.
Le mariage des genres est un pari qui paye ou pas. Dans Lost in Random, le mariage exploration, puzzle et combat est réussi. Zoink nous a concocté des combats en arène mêlant temps réel et jeux de cartes.
Paire et Décisse s'allient pour botter les fesses aux sbires de la Reine.
Chaque combat se déroule plus ou moins de la même façon. Paire débute l’affrontement en évitant les ennemis tout en tirant sur certains excroissances lâchant des cristaux bleus, la Dénergie.
Après les avoirs récupérés soit en passant dessus soit en envoyant Décisse les attraper, une jauge se remplit faisant apparaître aléatoirement l’une des cartes du Deck dans la cartée. Au bout de cinq cartes ou avant, Paire peut entrer dans la Démension, figeant ainsi le temps et lançant Décisse pour savoir quel score est obtenu.
Ce score permet de savoir le nombre de points “dépensables” avec les cartes tirées auparavant. Chaque carte coûte un certain nombre de points. Il faut donc souvent dépenser ses points en carte, les utiliser puis de nouveau récupérer des cristaux bleus pour retirer des cartes et ainsi de suite. Le concept est très accrocheur.
Cinq types de cartes sont disponibles : arme, dégâts, défense, danger et enfin triche. Au début, on est limité dans la constitution de son deck mais passé les quinze cartes, on peut le personnaliser. On en trouve, on en gagne en combat et surtout on dépense ses pièces chez Maximilien Dextre pour en obtenir de nouvelles. Chaque carte et type de cartes permettent de varier les combats. Transformer sa fronde en arc et flèches d’énergie, obtenir une épée, transformer Décisse en bombe, se soigner, diminuer le coût d’une carte, ajouter des points, vous l’aurez compris ce doux mélange est grisant.
Les arènes de combat offrent un plus grand challenge, mêlant combats, déplacement de pions, ralentissement du temps dans la zone du pion ou encore récupération de bonus, le tout avant que l’ennemi n’y arrive.
Maximilien Dextre, le vendeur de cartes
Un monde Dé-testable ? Non, bien au contraire !
Au niveau de la technique, la Direction Artistique, déjà vantée, offre des mondes magiques et magnifiques. Les graphismes contribuent à l’identité du jeu, c’est beau mais pas non plus dingue. L’écriture offre également de jolis moments avec des choix à réaliser pouvant impacter la suite de l’aventure. Le jeu en VO offre des voix réussies mais on aurait aimé une version française intégrale.
Blake Robinson est aux commandes de l’OST. Les titres sont magiques et nous renvoient également aux œuvres de Tim Burton mais surtout de son compositeur fétiche : Danny Elfman.
Les sbires de la Reine et leurs excroissances donnant des critaux Dénergie