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10 ans. Voilà 10 ans que Tales of Vesperia est sorti sur XBox 360 en Occident, et autant sur PS3 au Japon. Cette version PS3 n'est jamais sortie de l'archipel. Elle offrait plus de contenu, notamment un nouveau personnage (Patty) et Flynn qui rejoignait les rangs des personnages jouables. Namco n'a jamais cessé de dire qu'elle ne sortirait jamais du Japon. Tout juste 10 ans plus tard, donc, Tales of Vesperia s'offre un Remaster PS4, et propose, comme celui de Tales of Symphonia, cette version enrichie. Enfin.
Pour rappel, donc, cet épisode propose de suivre le périple de Yuri Lowell et de la princesse Estellise de Zaphias qui, en partant à la poursuite d'un voleur de blastia, vont finir par se trouver embarqués dans quelque chose de bien plus gros. Si la sortie exclusive sur XBox 360 avait fait bizarre à l'époque, c'est donc bien la version PS3 qui débarque chez nous. Reste à savoir si, 10 ans après, Tales of Vesperia est toujours pertinent et ne souffre pas de l'existence de ceux qui l'ont suivi, notamment Zestiria et l'assez fabuleux Berseria.
Le retour d'un épisode chéri
Le premier aspect qui frappe, comme toujours, est la technique. Et si les graphismes ont été à peine retouchés, ils sont toujours aussi sublimes et colorés, tout à fait dans le ton de l'aventure qui demeure une grande ode au voyage et à la découverte. Les styles typés manga/animation/cel shading ont cela de fabuleux qu'ils ne vieillissent jamais vraiment (osez regarder des images de Viewtiful Joe, par exemple, et me dire que ça serait honteux techniquement si on les ressortait aujourd'hui...). Il en ressort un Tales of Vesperia aussi frais, beau, et dynamique qu'au premier jour, et cela jusque dans les animations. Le jeu est beau, fluide, et rapide, un sans faute technique.
Côté ambiance sonore, on retrouve les thèmes qui nous ont transportés des années plus tôt, et, surtout, le jeu se pare de la possibilité de profiter d'un doublage japonais de fort belle facture (ou, en tout cas, bien plus convaincant que le doublage anglophone, comme souvent). Cette crédibilité se retrouve souvent dans les saynètes, véritable marque de fabrique de la série, qui étoffent les relations entre personnages et offrent régulièrement au jeu une belle dose d'humour, quitte à parfois casser un peu le rythme de la situation du moment.
Un bel effort d'écriture
L'écriture, d'ailleurs, parlons-en ! C'est tout de même un aspect important des RPG. Les personnages, donc, sont bien écrits et crédibles, avec des interactions drôles et assez réalistes. Chacun a son propre caractère, avec ses qualités et ses défauts, et il est difficile de ne pas tous les aimer, pour des raisons différentes. De même, chacun a ses motivations pour le voyage, et les ambitions et secrets qui vont avec...
Au rayon de l'histoire, celle-ci démarre de façon peu ambitieuse et s'offre comme un très long prologue, avant de partir dans tout autre chose de bien plus épique et s'offrir une petite revisite de Death Note à sa façon, allant piocher dans les thèmes de la morale et de la justice. Tales of Vesperia, c'est autant une ode au voyage qu'une réflexion morale, avec quelques moments assez sombres autour de son personnage principal qui est certes idéaliste, mais surtout assez radical dans ses idées. Vous l'aurez compris, cette histoire fonctionne toujours aussi bien, malgré quelques passages qu'on peut sentir être présents pour gonfler un artificiellement tout ça (beaucoup d'allers et retours, comme tout RPG qui se respecte, quoi).
Bien évidemment, un RPG ne serait pas complet sans un bon lot de compétences et une évolution des personnages. Et on compte toris évolutions en parallèle ici. Celle des personnages, l'apprentissage des artes, et l'apprentissage des compétences passives. Comme dans tout Tales of digne de ce nom, pas d'abre, mais une toute autre façon de faire, et on va voir ça de suite.
Certaines attaques en mettent plein la vue
Gameplay daté, mais systèmes au top
Les combats ne sont pas aléatoires, les ennemis sont visibles sur la carte, à vous de les attaquer. S'ils réussissent à vous attaquer par derrière, c'est un combat surprise et vos personnages remplaçants partiront au combat. De même, si deux ennemis(ou plus) sont proches quand le combat s'engage, ceci devient un Lien Combat et propose tous les groupes en même temps. Niveau gameplay, c'est un peu daté, le déplacement libre s'effectuant avec l'une des gâchettes. Ceci mis à part, on retrouve bien la base des Tales of classiques (donc, avant le système de combat nerveux et basé sur les combos de Berseria qui se rapproche du beat them up de ce côté) : un bouton d'attaque, un bouton de garde, un bouton pour les artes, et c'est parti.
Niveau évolution, donc, trois grandes méthodes. Les personnages évoluent de façon classique grâce à l'XP accumulée à force de combats, rien de méchant. Les artes, eux, s'apprennent à mesure de l'évolution et à force d'utiliser ceux déjà connus, la base même de la série. Enfin, les compétences passives, elles, s'apprennent comme dans Final Fantasy IX, et on a vu pire comme référence : vos armes (principales et secondaires) sont en effet "habitées" par des techniques et les combats vous accordent des points d'apprentissage. Une fois la jauge d'une technique remplie, elle est définitivement apprise et, si vous avez assez de points, il ne vous reste plus qu'à l'activer. Une méthode qui a fait ses preuves chez Square, donc, et qu'on a plaisir à retrouver ici.
Au rayon des nouveautés par rapport à la version originale 360, on a donc Patty et Flynn qui passent, de façon plus ou moins sporadique, dans le groupe actif (Patty n'existait pas du tout dans le jeu de base), quelques quêtes supplémentaires, et de nouveaux titres et costumes pour chaque personnage. L'histoire en elle-même n'est absolument pas retouchée, à l'exception, donc, des séquences qui incluent Patty.
Au bout du compte, Tales of Vesperia est exactement tel qu'on l'a connu : une petite pépite ode au voyage et à l'aventure qui vaut largement d'y passer plusieurs dizaines d'heures qu'on ne verra même pas s'écouler tant tout y est prenant. Alors, si vous aimez les RPG ou voulez vous y initier (ou juste à la série), ce portage vous tend les bras et vous accueillera sans le moindre problème. Il ne tient qu'à vous de répondre à l'invitation et d'entamer un fabuleux voyage qui vous fera vite comprendre pourquoi cet épisode reste le petit préféré de la plupart des fans de la série.