Towa and the Guardians of the Sacred Tree ressemble au premier abord à une version japonaise de Hades, sans plus d'éléments. Après une poignée de runs, on lui découvre toute sa profondeur et ses mécaniques spécifiques qui lui donnent toute son identité, notamment le voyage temporel. Bref, on a là une petite perle de rogue lite.
Les plus
Les moins
Depuis quelques années, une mode du rogue lite semble s'être emparée du RPG, avec notamment un pic représenté par Hades (dont votre humble serviteur attend assez fébrilement le second épisode en version PS5). Aujourd'hui, ce sont les Japonais qui s'y mettent avec Towa and the Guardians of the Sacred Tree, voyons ce que ça vaut.
Un monde de démons
L'heure est grave : le démon Magatsu prend le contrôle du monde et y étend les ténèbres et son pouvoir. Seuls Towa et ses 8 Gardiens peuvent encore s'opposer à lui grâce à une bénédiction qui les rend immortels. Mais même avec ça, le combat s'annonce rude et difficile...
Tel est le point de départ de TGST (ce sera plus simple que de réécrire le titre à chaque fois....), un rogue lite qui vient se placer dans un environnement fantastique inspiré de la mythologie japonaise. Si ce n'est pas bien original, c'est compensé par une identité visuelle très prononcée digne d'un mélange entre estampes et anime, pour un résultat assez impressionnant, du moins concernant le village et l'entrée des zones de chaque donjon, le reste étant plutôt vide...
Le chara design, quant à lui, est fort agréable et permet de cerner un peu rapidement les personnalités de chacun, avec un style anime assez prononcé, qui se retrouve également dans les traits d'humour du jeu.
Il n'y a en revanche pas grand chose à signaler côté musique, on est sur du classique du genre, efficace mais pas mémorable, de quoi bien accompagner notre voyage contre les démons dans les profondeurs des donjons du jeu.
Côté interface et menus, en revanche, c'est particulièrement bien arrangé, designé, et lisible, et encore heureux vu qu'il s'agit d'un RPG, soit le genre où vous allez passer beaucoup de temps dans les menus en question, surtout au village entre deux runs.
Un groupe très hétéroclite
Un petit village tranquille
Le village de Shinju, parlons-en. S'il est plein de vie, il est aussi rempli de choses à faire. Peut-être même un peu trop. Entraînement, forge, création de symboles, pêche... Il y a tellement de possibilités de s'améliorer qu'on s'y perd rapidement et qu'il faut bien plusieurs passages pour réussir à tout assimiler, quand ça n'est parfois inutile (le restaurant qui permet de manger pour un power up tout en trouvant la même chose en donjon, par exemple).
Cela ne s'arrange toutefois pas avec le temps car le village peut encore être agrandi et amélioré après un certain point.
Au bout du compte, on ne souffle pas vraiment au village, et le combat multiplie également les éléments à prendre en compte.
D'abord, il faut souligner que TGST repose sur un principe original pour un rogue lite : des combats en duo, permettant de jouer en coop (local ou réseau), avec le Tsurugi et le Kagura (grossièrement l'épée pour l'attaque physique et le bâton pour l'attaque magique).
En solo, le joueur ne joue toutefois que l'épée, à moins de décider de déplacer manuellement le bâton pour jouer les deux en même temps, mais impossible d'échanger les rôles.
Surtout, ce système permet de former n'importe quelle équipe de deux parmi les huit Gardiens, et ainsi d'approfondir leurs liens à chaque run. C'est d'autant plus facile que vous pouvez directement repartir du choix du personnage à chaque mort, sans repasser par le village.
Des mini boss impressionnants
Beaucoup de combats, peu de rythme
Concrètement, chaque run se déroule comme une run de Hades : choix du donjon puis on traverse les salles en éliminant les ennemis et on passe à la suivante selon la récompense, indiquée sur le portail via une icône. Si le programme semble intéressant, il est malheureusement un peu gâché par une absence totale de rythme que les développeurs tentent de compenser par le nombre d'ennemis et/ou de combats ou d'attaques.
Les coups sont lents à être portés, les ennemis ne réagissent pas vraiment à nos attaques et son régulièrement des sacs à PV, et le fait de devoir changer régulièrement de sabre pour réparer celui qui est cassé n'aide pas.
Parce que, oui, en plus de gérer vos attaques, celle du Tsurugi, la jauge de santé commune, vous devez gérer la solidité de vos sabres.
Vous portez donc deux sabres, un pour l'attaque physique au corps à corps, l'autre pour une attaque magique à distance en plus des magies de votre compagnon. Chacun d'eux a une jauge de durabilité et finit par casser, vous forçant à passer à l'autre : le premier est réparé dès que vous switchez.
Vous devez donc gérer à la fois à l'écran le placement de vos deux personnages, les cooldowns des pouvoirs du Tsurugi, les zones d'effets des attaques ennemies, celles de vos propres attaques, votre santé, et la solidité de vos sabres. Si vous n'êtes pas doué à faire plusieurs choses en même temps, bon courage...
Un joli village central
Trop ambitieux pour son propre bien ?
Au bout du compte, si TGST n'est pas un mauvais jeu, il est malheureusement un peu trop bancal pour l'amateur de rogue lite et trop chargé en informations pour le néophyte. On a là un jeu ambitieux, avec des idées intéressantes (notamment le mini jeu de la forge, où l'on crée vraiment nos sabres du début à la fin), mais noyées dans un trop plein d'informations et un manque de rythme qui finissent par lui porter préjudice.
Il reste toutefois une production plus qu'honnête malgré ces problèmes et il lui manque quelque chose pour se hisser parmi les meilleurs du genre. Il peut être intéressant de s'y lancer si on n'a pas peur de passer son temps à gérer des informations par dizaines sans vraiment souffler, d'autant qu'il ne manque pas d'intérêt et d'humour dans les interactions de ses personnages.