Test Rise of the Ronin

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Depuis quelques jours, la nouvelle exclusivité PlayStation, signée Team Ninja, est disponible. Rise of The Ronin propose aux joueurs un voyage pour le Japon du 19 siècle où le Shogunat et les Samouraïs sont sur le déclin. Évidemment il est très facile de vouloir comparer Ronin à l’excellent Ghost of Tsushima mais selon moi je pense que c’est un tort car les deux productions ont toutes les deux leur histoire à raconter et ne le font pas de la même manière. En route pour le Japon version Team Ninja, ça va trancher !

L’arrivée des bateaux noirs

L’action de Rise of The Ronin se situe dans un pan historique du Japon racontant la fin du Shogunat et des samouraïs, période appelée le Bakumatsu s’étalant de 1853 à 1868 durant laquelle le Japon mit fin à sa politique isolationniste, le sakoku, et modernisa le système féodal du shogunat pour donner naissance au gouvernement Meiji. Cette période marque ainsi la fin de l'époque d'Edo et précède l'ère Meiji.
Bien entendu Team Ninja réécrit l’histoire à sa sauce avec de l’action à tout va, tout en se basant sur des faits réels.

Le début de l’aventure nous permet de découvrir l’arrivée des bateaux noirs en provenance des Etats-Unis afin de signer des accords commerciaux. Le Shogunat est mis à mal par une partie de la population qui refuse de mettre fin à la politique de fermeture des frontières et de l’isolement du l’île nippon (le sakoku). Bien sûr une autre partie de la population est pour le modernisme et l’arrivée des occidentaux. De cette trame historique naissent des conflits réels entre lutte pour le pouvoir et lutte d’influence, ce qui mène au chaos entre différentes factions.

C’est ici que vous allez découvrir votre personnage, ou plutôt le duo d’assassins (les lames jumelles) ayant pour unique objectif de renverser le Shogun en place. L’action démarre dans le jeu en compagnie de ces deux guerriers (que vous aurez personnalisé au préalable) qui décident d’aborder un navire américain pour mettre fin à la signature de tout accord avec les Japonais tout en éliminant le commandant. Bien évidemment tout ne va pas se passer comme prévu lorsqu’un ninja surnommé le Démon Bleu va prendre la défense du commandant américain et blesser sérieusement l’un de vos deux assassins. Un seul s’échappe en abandonnant son binôme, sans autre choix, afin de prévenir son clan. Vous ferez d’ailleurs à ce moment le choix d’incarner un personnage féminin ou masculin.

S'ensuit une série d’événements tout au long de l’aventure, avec son lot de rebondissements et de rencontres car Rise of The Ronin est très accès sur la coopération puisque la plupart des missions donnent la possibilité de switcher entre les différents personnages. Car même le plus habile des assassins a besoin d’alliés pour mener à bien une aussi lourde quête qui au final est centrée sur la recherche de notre partenaire de toujours laissé sur le navire américain. Différents pans historiques réels croiseront votre chemin avec toujours une mise en scène très cinématographique vraiment réussie
Vous allez progresser sur une quinzaine d’années, vivre les premières révoltes contre le shogunat jusqu’à la chute du dernier Shogun. Le tout entouré par des noms emblématiques de l’histoire comme Ryoma Sakamoto (l'un des dirigeants du mouvement visant à renverser le shogunat Tokugawa), Yoshida Shoin (intellectuel de la fin du shogunat de Tokugawa) ou les américains Perry et Townsend.

L’intrigue se dévoile petit à petit aux travers de multiples interrogations et vos décisions auront parfois d’importantes conséquences. Les développeurs nous permettent d’ailleurs de rejouer les missions afin de bien prendre conscience que certains choix ont leur importance, ce qui ajoute une belle rejouabilité au titre et pour un jeu d’action en monde ouvert, il faut avouer que c’est une première (enfin je pense).
En gros, Rise of The Ronin apporte une histoire prenante avec une excellente mise en scène. Bien entendu, le dénouement, tiré de faits historiques, ne laisse peu de doute au joueur mais la façon d’y arriver réserve son lot de surprises.

En route pour une aventure fantastique

Du gameplay explosif et technique !

Comme je le précisais plus haut, votre aventure commence par la personnalisation de vos deux lames secrètes à la façon de Nioh ou Wo Long, avec un éditeur très généreux (sans obligation d’y passer trois heures pour autant) où les choix sont quasi illimités pour créer votre avatar selon vos envies. S’en suivra un choix sur les statistiques des bases (force, charisme, intelligence, agilité) et l’équipement. Rien n’est pour autant gravé dans le marbre, il s’agit bien d’un point de départ et libre à vous de choisir un axe de progression différent au fil de l’aventure et surtout au fur et à mesure de la découverte de l’arbre de compétences.

Autre choix essentiel, la difficulté, et à la différence des précédentes productions du studio, il est possible de choisir entre trois niveaux de difficulté car le jeu est d’emblé annoncé comme difficile à maîtriser. Choisir facile permettra de vivre l’aventure sereinement sans trop s’arracher les cheveux, tandis que le choix d’un niveau de difficulté supérieur rendra le challenge plus corsé à l’image d’un Wo Long ou d’un Nioh. L’idée de rendre le jeu plus accessible est à mon sens un gros point positif.

Une fois vos choix définis, il est donc temps de se lancer dans cette grande histoire et découvrir les mécanismes de gameplay et l’interface. Pour le coup, tout se prend très vite en main, l’interface est claire et donne accès aux deux armes principales (corps à corps), deux armes secondaires (à distance) choisies dans notre inventaire ainsi qu’aux consommables et objets que vous aurez également sélectionné dans votre équipement. Une barre de Ki (endurance) et de santé sont affichées en bas de l’écran.
L’esquive, le contre, le sprint et les attaques consomment du Ki et il faut être relativement vigilant pour ne pas rendre votre personnage vulnérable un court instant, ce qui permettrait à l’adversaire de prendre l’avantage. Les attaques se déclenchent avec l’unique touche carré avec un appui court pour les attaques rapides et un appui long pour une attaque chargée. L’autre composante essentielle aux combats est le contre (touche triangle) qui déclenche une capacité choisie à condition d’avoir le bon timing. Cette technique permet de diminuer considérablement le Ki de votre adversaire et par conséquent de le rendre vulnérable, une fois épuisé, vous pouvez déclencher un coup critique !

Les combats sont tout simplement jouissifs tant ils sont nerveux et précis. Ils demeurent le gros point fort du jeu d’autant plus qu’ils ne lésinent pas sur les détails sanglants, les coups critiques font rouler des têtes, des bras, des jambes, le tout dans des marres de sang.
D’autant plus que les choix d’armes ne manquent pas : katana, lance, odachi, arc, fusil … On peut d’ailleurs observer une petite flèche au dessus des ennemis qui rouge nous informe que l’arme utilisée n’est pas la meilleure tandis qu’une flèche bleue nous indique qu’elle est adaptée à ce combat (rappelons qu’il est très facile et très rapide de changer d’arme et ce même en plein combat). Les armes peuvent également profiter de modifications temporaires avec l’ajout de feu, de poison… Différentes potions permettent également de soigner, décontaminer, limiter les dégâts de feu.
Le potentiel du jeu se découvre au fur et à mesure de notre progression et on se rend vite compte que les possibilités sont presque infinies d’autant plus que les éléments liés aux déplacements (comme le grappin) ajoute également encore plus de dynamisme aux combat comme par exemple attraper vos adversaires ou projeter un baril/bidon sur eux.

Les attaques silencieuses sont également de la partie si vous optez pour de l’infiltration, sachez que votre assassin peut surgir dans le dos des ennemis et enchaîner des éliminations mais aussi tomber du ciel.

Il serait très long de lister toutes les possibilités du gameplay au niveau des combats mais ceci vous donne déjà un bel aperçu et vous comprendrez assez aisément que Rise of The Ronin propose de l’action vive et brutale !

De l'exploration passionnante

Un monde ouvert réussi

Tout d’abord, avant d’évoquer le terrain de jeu proposé, un petit conseil, qui est tout simplement d’activer le ramassage auto des objets dans les options d’accessibilité. Rise of The Ronin propose du loot à gogo et il devient vite pénible de devoir toujours appuyer sur une touche pour ramasser les objets.

La Team Ninja nous propose de découvrir son premier jeu en monde ouvert et il faut saluer le travail accompli sur plusieurs points. Si la trame principale vous tiendra en haleine des dizaines d’heures, il faudra également compter sur les quêtes annexes et sur l’exploration pour gagner de l’expérience et découvrir tous les secrets de cet open world. Et c’est bien sur les contenus annexes que les jeux du genre ont dû mal à se démarquer en proposant bien souvent des contenus insipides et en abusant des collectibles. Rise of The Ronin ne se perd jamais dans cette facilité et nous demande d’accomplir des quêtes annexes toujours intéressantes et relativement liées aux événements dans le jeu. Bien entendu il s’agira bien souvent d’éliminer des ennemis mais je trouve que le tout est soigné et donne envie d’atteindre une totale complétude. En ce qui concerne les collectibles, rien d'excessif (surtout bien dosé), quelques coffres, des chats à caresser, des photos à prendre, des monuments à découvrir, des fugitifs à éliminer, des bandits à arrêter, des camps à libérer pour remettre de l’ordre public et évidemment des bannières de clan à débloquer afin de découvrir la carte et servant aussi aux voyages rapides.
D’ailleurs, notons que lorsque vous mourrez, vous perdez des points de Karma, vous apparaissez à proximité sur la plus proche bannière de clan. Vous devrez alors retrouver votre ennemi en possession de votre butin et accomplir votre vendetta. Cependant vous ne pourrez récupérer votre dû que si vous ne l’achevez pas d’un coup critique, ou si vous mourrez à nouveau, sans quoi la perte sera définitive.

Revenons à l’exploration dans ce vaste open-world découpé en trois régions (Yokohama, Edo, Kyoto), elles-mêmes découpées en plusieurs zones. Une fois les missions/points d’intérêts de la zone terminés, notre lien avec la zone évolue et dévoile de nouveaux points importants, plus on avance dans la complétion des objectifs de la zone, plus nous en sommes récompensés avec des points de talents, des armes, des équipements… Ce système donne donc envie au joueur d’atteindre le 100% des zones.

A mon sens le seul point sur lequel les développeurs ont peut être voulu en faire trop est le loot, en effet on récupère tout le temps des tas et des tas d’armes, vêtements, objets … sans pour autant en avoir la quelconque utilité hormi peut être démonter et revendre pour se faire des matériaux pour de l’amélioration d’équipement ou de l’argent. Pourquoi pas mais nous sommes noyés dans notre inventaire. Ceci dit, ça ne nous empêche pas d’avancer et on peut dire qu’on ne manque jamais de rien. A noter que les différentes armes et armures/vêtements disposent d’un niveau et d’une qualité avec des points forts selon la qualité. On choisira bien souvent ceux qui proposent le max de caractéristiques.

Votre aventure dans cet open-world bien construit vous fera rencontrer pas mal d’alliés, vous lierez des liens d’amitié (ou plus si affinité) avec en discutant avec eux, en combattant à leur côté, en allant dans leur sens, en leur offrant des cadeaux. Plus vous nouerez de lien avec un personnage, plus vous obtiendrez de récompenses. Ce système de lien intimement lié à la progression dans l’aventure ajoute de la vie et de l’intérêt à notre périple.

On l’aura compris plus haut, les bannières permettent de voyager rapidement au travers d’une région mais notre Ronin sait se déplacer autrement. Tout d’abord à pieds mais surtout à cheval disponible en un sifflement, l’appel est très réactif et je trouve que le cheval réagit plutôt bien pas comme dans d’autres jeux du genre où le cheval peut avoir tendance à se “tanker” dans un endroit improbable. Notre héros dispose également d’un planeur idéal pour se lancer d’un point haut et avancer rapidement vers un objectif. A ceci s’ajoute le grappin qui permet de sauter de toit en toit. Tous les systèmes de déplacements sont très nerveux et efficaces, Rise of The Ronin est clairement un jeu d'action !

Un moyen de se déplacer très pratique et stylé

Toujours fun mais pas toujours beau

Rise of The Ronin est un jeu clairement fun et addictif grâce à son gameplay maîtrisé et à ses possibilités illimités. Le monde ouvert propose des zones relativement variés avec des paysages bien souvent magnifiques couplés à des conditions climatiques réalistes. Cependant, et on avait déjà pu le constater sur les différents trailers, le jeu peut parfois paraître daté notamment sur la modélisation des personnages ou des textures manquant un peu de qualité. Il est difficile d’en faire un vrai point négatif tant le jeu apporte du plaisir mais s' il y a bien un point qui aurait pu être amélioré, c’est bien celui là.

D’un autre côté, je trouve que le jeu ne subit pas de ralentissements notables, parfois un peu de clipping, mais rien de bien méchant.
On peut saluer également le travail sur le sound design ainsi qu’un doublage totalement en français.
Rise of The Ronin n’est pas une vitrine technique (ce n’est d’ailleurs pas le fond de commerce de la Team Ninja) mais est clairement un jeu qui vaut le détour grâce à son scénario, son action frénétique, son ambiance et tant d’autres choses que je vous laisse découvrir.