L'antre de Lonewolf : Durée de vie, graphismes, multijoueurs... Les nouvelles obsessions des joueurs.

Et des journalistes qui ne se privent pas d'exploiter honteusement tout ça pour faire des clics faciles...

Posté le Lundi 23 Février 2015 à 09:09 par Lonewolf
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Comme vous le savez désormais tous, The Order : 1886 est sorti pas plus tard que le 20 février. Et déjà quelques jours avant, il faisait l'objet de vives critiques, sur deux points en particulier. D'abord, sa durée de vie, qui était annoncée à 5 heures dans une rumeur (et semble plus proche des 8), et son absence de mode multijoueurs.

Et là, j'ai juste envie de dire "Mais c'est quoi, votre problème ?". Parce que pour moi, tout ça, ce sont des faux problèmes qui n'ont rien à voir avec la qualité finale du jeu (ou, au pire, vraiment pas une grosse importance). On va donc voir un peu plus en détails les nouvelles obsessions des joueurs et de la presse, et pourquoi il est absolument stupide de se focaliser sur ces points quand on parle d'un jeu.

I Le mode multijoueurs
Une grosse obsession chez certains joueurs, depuis quelques temps. C'est arrivé à un point où j'ai pu lire des réactions disant carrément que l'absence de mulitjoueurs dans The Order : 1886 a été un motif de non achat, a bien refroidi, etc... Sérieusement ?
Bon, quand on me dit qu'on ne veut pas d'un jeu parce qu'on n'accroche pas au genre auquel il appartient, qu'il ne semble pas assez original, que c'est du vu et revu, qu'on n'aime pas la licence (pour les suites et dérivés)... D'accord, c'est logique, ça se comprend. Mais juste parce qu'il n'y a pas de mode multijoueurs ?

Rappel : MMO mis à part, le mode multijoueurs n'a JAMAIS été une obligation. Dans aucun jeu. Est-ce que le premier Uncharted avait besoin d'un mode multijoueurs pour se vendre ? Clairement pas, vu les chiffres qu'il a fait. Est-ce que les deux suivants en avaient besoin ? Non plus. L'idée d'un Uncharted, c'est de voir un équivalent vidéoludique d'Indiana Jones. Le multijoueurs est un bonus, une valeur ajoutée, dont on est libre de profiter ou non (je fais surtout partie de la seconde école...), mais certainement pas le cœur du jeu. Le principe est le même pour Tomb Raider, The Last of Us et, donc, The Order : 1886.

Qu'on soit déçu de l'absence de mode multi, soit. C'est compréhensible, surtout si on aime prolonger l'expérience via ce bonus. Que l'on conditionne l'achat à la présence ou non de ce mode multi, c'est juste stupide. Autant ne jouer qu'à des MMO, ce sera autrement plus simple. Non ?
Souvenons-nous que les développeurs de Spec Ops : The Line ne voulaient pas de multi. Ils en ont intégré un sur demande de l'éditeur, qui estimait que le jeu se vendrait mieux avec... Et c'est quelque chose qui est assez révélateur du marché : prenons de l'espace sur le disque pour un mode multi, même si on ne veut pas le faire, parce que ça ne se vendra que s'il y en a un. Ce qui n'est pas toujours vrai (en fait, ça ne l'est même jamais, à moins, encore une fois, de faire un MMO ou de placer le multi au cœur du jeu), mais certains éditeurs et joueurs sont donc parfaitement prêts à faire perdurer ce mythe, en refusant d'acheter s'il n'y en a pas, et cela même si le jeu les intéressait/intriguait depuis l'annonce...

II La durée de vie
La durée de vie est quelque chose qui prête à débat depuis fort longtemps. Dès les années 80, il y avait déjà deux types de jeu : les jeux longs (généralement les RPG et Action RPG type Final Fantasy ou The Legend of Zelda) et les jeux courts (soit à peu près tout le reste). Certains jeux pouvaient être pliés entre 30 minutes et 2 heures ! Alors, oui, c'était tellement dur qu'on y passait des semaines, voire des mois, oui, il fallait les connaître et les maîtriser... Mais c'est un peu court pour expliquer pourquoi on y revenait tout le temps, non ?
Si on y revenait malgré les échecs (ou malgré la réussite répétée) et la durée de vie, c'était surtout parce que le jeu offrait quelque chose quien faisait un bon jeu : du contenu, des idées, et de l'amusement. Alors, je comprends qu'on veuille en "avoir pour son argent" (et j'en profite pour vous parler rapidement d'un autre mythe : NON, les jeux ne sont pas particulièrement chers aujourd'hui ! Les prix n'ont pas bougé depuis 30 ans voire plus, et la période où payait ses cartouches neuves de NES, Super NES, et autres, 500 francs ! Je vous laisse faire la conversion en euros, et si vous ne me croyez pas, demandez à n'importe qui ayant déjà approché du jeu vidéo à cette époque, ou trouvz carrément des catalogues de l'époque, et vous verrez), mais... Disons que si en avoir pour son argent, c'est avoir quelque chose de long, et uniquement ça, c'est, encore une fois, très limité.

Parce que, finalement, si on vous fait un jeu long, voire très long, mais aussi très vide et fait surtout de remplissage (ah, les chères vieilles quêtes à base de "Donne cet objet à bidule, qui va t'en donner un autre pour le donner à truc, qui va lui-même t'en donner un pour machin, qui..." pour avoir UN objet qui permettra d'avancer), aurez-vous vraiment l'impression d'en avoir pour votre argent ? Pas moi. J'aurai surtout l'impression qu'on se fout de moi et qu'on me prend pour un pigeon (et, oui, c'est à toi que je pense, Final Fantasy XIII, en disant tout ça !).
Spec Ops : The Line, par exemple, est plié en 4H30. Certes, il y a quelques choix et embranchements, mais une seule partie ne dure pas plus. Court, n'est-ce pas ? Mais cette relecture de Au Cœur des Ténèbres est tellement bien faite, et tellement remplie et intense à chaque minute que sa durée est juste parfaite pour son propos.

Finalement, ne vaut-il pas mieux avoir un jeu bien rempli et efficace, quelle que soit sa durée, plutôt qu'un jeu extrêmement long mais dont on ne verra pas la fin parce qu'il n'offre rien d'autre que de l'ennui d'un bout à l'autre ? Je préfère la première option.
Et c'est pourquoi, selon moi, la durée de vie est un faux problème. Ce n'est pas le temps qu'on met à terminer un jeu qui importe, c'est l'expérience qu'il offre et ce qu'il nous fait ressentir.

Comme le dit le Docteur au sujet des êtres humains : "Some peole live more in twenty years than others do in eighty. It's not the time that matters, it's the person."
On pourrait dire des jeux vidéo : "Certains jeux offrent plus en 5 heures que d'autres en 30. Ce n'est pas la durée qui importe, c'est l'expérience."

On est d'accord ? ^^

III Les graphismes
Ah, les graphismes et la résolution... Il ne se passe pas UN jour sans que je voie, sur n'importe quel site, une news disant "Bidule ne sera pas en Xp sur Support Y" ou "Un jeu plus beau sur l'une que sur l'autre ?". Et à chaque fois, je râle. Pourquoi ? Parce que si la forme était supérieure au fond, ça se saurait, non ?
Sérieusement, à moins d'analyser son écran au microscope, qui saurait faire la différence entre un screen XBox One et un screen PS4 du même jeu ? À mon avis, strictement personne. Tout simplement parce que, in fine, vous voyez la même chose s'afficher sur votre écran. Et comme pour la durée de vie, à quoi sert d'avoir un jeu techniquement magnifique s'il est rempli de vide ? Et, oui, c'est encore à toi que je pense, FF XIII !

Le graphisme d'un jeu vidéo, c'est, selon moi, comme le graphisme d'une bande dessinée : il doit s'accorder à l'histoire, aux thèmes choisis pour le jeu. Il est inutile d'avoir une superbe représntation photoréaliste pour un Super Mario et son univers cartoon, par exemple. À l'inverse, The Order : 1886 (puisque c'est lui qui m'inspire cette chronique, autant en parler), de par son ambiance mêlant allègrement steampunk, fantastique, et uchronie, et par ses thèmes assez sombres, nécessitait d'avoir une image photoréaliste et au top de la technique (ce qui est largement le cas, au passage).
Alors, oui, parfois, certains jeux ne seront pas du tout au niveau techniquement parlant. Mais est-ce que cela invalide le reste de ce qu'il a à offrir ? J'ai testé ici Akiba's Trip. Visuellement, ce jeu est une honte pour ses trois supports. Et pourtant, il réussit à offrir tellement à côté de ça qu'il en devient intéressant, et même plutôt bon, sans être exceptionnel.

Avoir de gros graphismes, une grosse résolution, ce n'est absolument pas nécessaire. Tant que ça ne fait pas saigner des yeux et que le jeu reste fluide et agréable, où est le problème, tant que le style graphique est adapté à ce qui est raconté ?
Il est inutile de vouloir en demander plus. Ces petites questions graphiques ne servent finalement que deux catégories de personnes : les journalistes prêts à tout pour que leur site enregistre du clic (ai-je vraiment besoin de donner des noms ? Je crois qu'on pense tous aux deux mêmes...) et les kikoos adeptes de la guerre des consoles et qui sont restés au stade de "Qui a la plus grosse ?" (résolution, dans ce cas, puisque ça a la chance de marcher x)).

Conclusion de l'histoire ?
Arrêtons de nous prendre la tête sur des détails qui n'apportent rien et n'ont aucun sens, et profitons simplement de ce que les jeux ont à offrir dans le fond plus que dans la forme. C'est vraiment si difficile ?

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Lonewolf
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