Note du test 7/10En conclusion :

Si Crymachina, comme toujours avec les jeux Furyu, ne paie pas de mine côté technique et game design, son gameplay hyper nerveux et son fond fouillé et interrogatif lui permettront sans aucun doute de toucher une frange d'amateurs d'Action RPG pour qui le fond peut l'emporter sur la forme. Il vaudrait mieux tout de même faire la démo avant d'acheter pour vérifier que le style et la proposition conviennent.

Les plus

Un chara design assez réussi
Une proposition de fond poussée et intrigante
Un gameplay façon Devil May Cry bien nerveux

Les moins

Des niveaux dirigistes et vides
Un système d'évolution un peu confus au premier abord
Quelques gros pics de difficulté sortis de nulle part

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    rédacteur
    Lonewolf


  • ps5

    CRYMACHINA
    Editeur : Nis America
    Développeur : FURYU Corporation
    Genre : Action | RPG
    Etat du jeu : Jeu disponible
    Date de sortie : 27 Octobre 2023
    Trophées : Oui
    Support


    Test CRYMACHINA

    Publié le Vendredi 20 Octobre 2023 à 15:00 par Lonewolf
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    Qu'est-ce qu'un être humain ? Voilà une vaste question à laquelle nombre de philosophes et d'auteurs ont tenté d'apporter une réponse, sans jamais tomber réellement d'accord sur une définition claire (et tant mieux, on s'ennuierait). Crymachina s'inscrit donc dans cette lignée, et il est temps de voir un peu le résultat...

     

    Mourir et revivre


    Un étrange mal frappe le monde et tue lentement tous ceux qui en ont atteints, avec une probabilité de 100%, et sans remède connu. Leben Distel fait partie des victimes, avant de subitement se réveiller dans un monde aux allures de machine et avec un corps mécanique...

    Ainsi commence Crymachina, le nouvel Action RPG de Furyu, et comme toujours, c'est visuellement très épuré, pour ne pas le dire plus méchamment. Si vous vous attendez à des visuels épiques dignes de votre PS5, oubliez, même Falcom a plus de budget : c'est sombre, terne, mécanique, avec des niveaux tellement dirigistes qu'on a l'impression de marcher sur une flèche géante tout le long.

    Le studio rattrape un peu l'ambiance visuelle avec le chara design, qui est assez unique. Si le modèle général des personnages et leur style visuel n'ont rien de vraiment spécial par rapport à l'ensemble de l'industrie, le travail sur les yeux et les regards est juste absolument fabuleux.
    Peu de titres ont des personnages avec des yeux aussi marqués et expressifs, qui semblent pleurer en permanence devant leur condition hybride, plus vraiment humains, pas vraiment machines, cherchant à retrouver des étincelles d'Humanité...

    L'ambiance sonore, de son côté, ne se démarque pas vraiment, si ce n'est la voix d'Enoa, toujours traînante et lancinante, presque fatiguée, et monocorde comme le robot qu'elle nous dit être.

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    Enoa vous accueille dans son monde

    Blade Runner X Devil May Cry


    Si les niveaux sont dirigistes et assez ternes et peu inventifs, le gameplay, lui, est ouvertement inspiré des plus gros beat them up type Devil May Cry. Si vous aimez les combats nerveux et rapides où vous laissez des masses de corps derrière vous, Crymachina a tous les arguments pour vous pousser à l'achat.

    Attaque rapide, attaque puissante, esquive, contre, et quelques pouvoirs spéciaux accordés par Enoa (notamment l'Eveil qui rend surpuissant), et vous voilà prêt à défoncer vos adversaires en vous taillant un chemin tel Dante qui coupe en deux les armées démoniaques devant lui.
    Leben et Mikoto disposent également d'armes à distance et de mouvements finish assez spectaculaires qui s'activent dès que vous avez sonné votre adversaire force de le fracasser. Attention toutefois à ne pas trop vous laisser griser par la vitesse et les enchaînements : les ennemis sont prompts à répliquer, et certains passages offrent des pics de difficulté totalement gratuits et sortant de nulle part, de quoi mettre les nerfs à rude épreuve.

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    Il y a parfois un peu de beauté dans ce monde mécanique...

    8 Dei Ex Machina, une guerre


    Concrètement, l'objectif de Leben est de redevenir totalement humaine via l'accumulation d'XP (d'autant plus qu'elle est présentée comme l'Elue, telle Anakin Skywalker). Le grind et le levelling ont donc une raison d'exister dans le lore du jeu, ce qui est assez original, et le fait que le casting soit intégralement féminin est également reconnu et a une explication diégétique.

    Entre deux combats, vous pourrez profiter de moments de calme à la base d'opérations de la petite équipe, notamment faire évoluer vos personnages et faire un peu connaissance avec eux lors de discussions autour d'une tasse de thé (et n'espérez pas y échapper, certaines sont juste absolument obligatoires pour avancer vers le niveau suivant).

    Le système d'évolution, très important, peut paraître un peu confus au début, tant il regorge de possibilités. La base est donc de dépenser l'XP pour faire augmenter le niveau de vos personnages. Simple, classique, efficace, si ce n'est que le niveau maximal est limité jusqu'à ce que vous affrontiez le boss du chapitre en cours pour pouvoir aller plus haut, tout en récupérant plus d'Humanité et de souvenirs.
    On trouve aussi, à côté de ce système classique, l'utilisation de l'EGO, et ce sera un peu plus long, dans la mesure où celui-ci est récupérable de plusieurs façons, mais au compte-gouttes, et sert un peu à tout...
    Vous pouvez récupérer de l'EGo en terminant des niveaux, en faisant passer des niveaux à vos personnages, après des conversations... Et il vous faudra faire attention à comment vous les dépensez, parce que vous pouvez améliorer les caractéristiques secondaires de vos personnages (une évolution à part du niveau, donc), mais aussi les pouvoirs d'Enoa, ou encore en offrir à une mystérieuse marchande qui vous attendra au début de chaque niveau après avoir fait sa connaissance. Et il vous faudra en accumuler beaucoup pour espérer tout améliorer à fond, d'autant que le nombre nécessaire pour chaque élément augmente à mesure que le dit élément gagne en niveau...

    Heureusement, les niveaux peuvent être faits et refaits à volonté, et il existe des niveaux secrets, accessibles après avoir découvert toutes leurs coordonnées, ce qui aide à avancer.

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    De jolis effets sur les attaques finish

    Jamais parfait mais toujours prenant


    Si Crymachina peut rebuter par sa technique totalement indigne ou par son côté grind et répétitif avec ses niveaux courts et vides, il se rattrape, comme souvent avec les jeux Furyu, par son fond qui vient nous interroger sur ce qui fait un être humain, et par son gameplay nerveux, offrant un étrange mélange entre Blade Runner et Devil May Cry, une association qui fonctionne parfaitement contre toute attente.
    Les amateurs du genre qui n'ont aucun problème avec l'idée de mettre le fond et l'écriture en priorité devraient adorer. Pour les autres, faire la démo avant ne sera pas une mauvaise idée.

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    Test CRYMACHINA - 4 minutes de lecture