Test Alan Wake 2

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Il aura fallu attendre treize longues années pour avoir la suite d’Alan Wake. Alan Wake 2 est disponible depuis peu sur PlayStation 5 uniquement. Qu’attend le joueur dans cette suite ? Est-ce une pépite ? PSMag vous donne son avis dans ce test garanti sans spoilers.

Une suite avec une nouvelle orientation

Alan Wake est sorti sur XB360 en 2010, une aventure sombre qui n’a pas reçu l’accueil qu’il aurait dû. En 2021, un Remastered a été proposé aux joueurs sur PlayStation 4 et 5 pour permettre de mieux appréhender la suite. Dans le premier opus et en petite piqûre de rappel, Alan Wake est un écrivain à succès qui a, depuis deux ans, le syndrome de la page blanche. Pour essayer de retrouver l’inspiration, sa femme Alice l’emmène à Bright Falls, une ville fictive nous renvoyant à certains décors que Stephen King utiliser dans ces romans.
On ne va pas se le cacher, l’ambiance sombre et cauchemardesque du premier opus tiré de cet écrivain que l’on ne présente plus est bien présente. Alan en parle d’ailleurs lors de l’introduction du jeu.
Alan Wake 2 prend place treize années après les événements du premier épisode. Il est donc recommandé de faire l'œuvre originelle et même Control, sorti en 2019 pour apprécier au maximum ce nouvel épisode.
Côté pitch, Alan Wake est porté disparu depuis ces treize années et d’odieux crimes viennent entacher la ville de Bright Falls sur fond de secte. Saga Anderson, agente du FBI et son collègue, Alex Casey (tiens donc!) sont dépêchés sur place pour mener l’enquête.
C’est sur ce nouveau personnage jouable, Saga, que le jeu débute. Notre duo débarque à Cauldron Lake pour recueillir les premiers témoignages et preuves.
Cette première mise en bouche (et ce n’est qu’un début) marque déjà la grande qualité de cette suite.

Saga n'a pas froid aux yeux

Un jeu d’enquêtes ?

Saga est jouable pour quelques chapitres en exclusivité, on apprend à la connaître, on prend en mains les préceptes de cette évolution prise par Alan Wake 2 : le Survival Horror.
Saga relie tous les éléments de son enquête grâce à une zone de son inconscient, l’Antre Mentale, un équivalent du palais mental de Sam dans Twin Mirror, lui-même emprunté à un certain Sherlock Holmes.
Dans cette Antre, Saga décortique chaque indice, déduction glané en explorant les lieux, en discutant avec les différents PNJ. Notre agent dispose sur plusieurs tableaux, ces éléments en les reliant. Ces analyses sont obligatoires pour faire avancer les objectifs de chaque mission et tirer ainsi des conclusions.
Saga profile également chaque personnage rencontré mort ou vivant. Elle vient ainsi compléter ces tableaux d’enquêtes avec de nouvelles questions à élucider.
Cet élément est une plus-value et permet de suivre la trame narrative mettant en avant l’écriture juste et intense de Alan Wake 2. Bravo au studio pour ce parti pris géniallissime.

Une ambiance sombre mais royale

Alan est toujours là

Alan Wake est le second personnage jouable. Assez linéaires au début de la partie, les deux trames narratives de Saga et Alan s'intercalent avec grande qualité et chaque chapitre peut être joué à la convenance du joueur. Il est ainsi possible d’avancer uniquement sur Saga pour se consacrer plus tard à Alan. Il y a bien évidemment une finalité commune et un point de non retour dans la liberté.
Alan n’évolue pas dans la même réalité que Saga. Le gameplay se veut différent et c’est encore un élément qui rend culte le jeu. Deux jeux en un en somme qui se rejoignent par l’écriture et le gameplay. Pourquoi, comment, parce que, tout à une réponse à un moment donné et les références au premier opus mais également à Control sont là pour nous montrer et expliquer les liens.
Les niveaux de Wake sont plus alambiqués et par les mots (écrivain oblige), Alan peut modifier la réalité et ouvrir de nouvelles zones et façonner différents lieux. On en reste là pour les explications pour laisser la découverte mais nos deux comparses évoluent dans des niveaux qui leur sont propres en proposant deux gameplays différents.

Alan a des airs de John Wick

Le plomb va pleuvoir

Qui dit Survival Horror dit gunfight, sans être trop redondant, Alan Wake 2 propose des combats similaires aux deux héros. Des créatures entourées d’une aura sombre les protégeant jalonnent les niveaux et à certains passages clés. Ces créatures doivent d’abord être affaiblies grâce à la lampe torche de nos acolytes en concentrant son faisceau. Lorsque l’aura sombre est dissipée, il faut truffer de plombs les suppôts de satan. La dualité “Lumière / Ombre”, est très bien retranscrite. Saga et Alan disposent de leur propre arsenal qui s’étoffe en avançant dans l’aventure. Pistolet, fusée éclairante, fusil à pompe et d’autres joyeusetés sont au rendez-vous. Une gestion de l’inventaire est également présente et différente sur certains aspects entre les deux personnages.
Munitions ultra-limitées (en mode normal et difficile) et nombre de piles de la lampe torche réduite sont au rendez-vous, accentuant le stress et le malaise.
C’est assez royale et le jeu récompense l’exploration. De nombreux collectibles et activités annexes sont au programme, facilitant le joueur mais à vous de découvrir les caches de la secte, les comptines et autres éléments. Un conseil, réalisez-en un maximum, déjà pour le platine mais pour rendre cette aventure horrifique plus facile.
Je passe volontairement sur de nombreux éléments de gameplay mais c’est pour ne pas nuire à la découverte des nouveaux joueurs.

Nos comparses affaiblissent les ennemis grâce au rayon concentré de la lampe torche

Un jeu magnifique à la réalisation au même niveau que le gameplay

Pour terminer ce test, nous abordons la réalisation. Les niveaux proposent du next gen sans aucune équivoque possible. Le jeu nous décolle la rétine, c’est sombre avec une gestion des éclairages excellente. Des niveaux nous surprennent et le souci du détail frôle le respect. La modélisation des personnages est au même niveau qu’un The Last of Us, la gestion des cheveux est également très réaliste. Le fossé entre cinéma et jeux vidéo se réduit énormément et on a toujours l’impression d’être dans une production photoréaliste, le Ray Tracing y est d’ailleurs pour beaucoup.
Sam Lake, notre Max Payne, dont on attend les remakes avec grande impatience, possède un rôle phare et une excellente modélisation. Les PNJ vaquent à leurs occupations et sont criants de réalisme.
Côté bande son, le jeu propose une VF de grande qualité, il demeure encore quelques couacs techniques où certains dialogues ne sont pas traduits. C’est rare et le souci sera corrigé au fil des mises à jour.
La musique est assez discrète et se déclenche uniquement aux passages clés comme les combats. A côté de cela, on y découvre le groupe Old Gods of Asgard qui propose des titres somptueux et grandement amenés.

En terme de durée de vie, il faut environ une vingtaine d’heures pour terminer Alan Wake 2, quelques heures de plus pour parfaire les derniers collectibles.
Pour la rejouabilité, c’est forcément limité mais un quatrième mode de difficulté arrive, tout comme un mode Photo et deux DLC scénaristiques.

Le jeu est détaillé et résolument next gen