Test Fortnite

La Tempête a éliminé 98% de la population mondiale et libéré un fléau appelé les Carcasses. Vous faites partie des 2% restants et allez devoir prendre le commandement d'une base avec laquelle vous allez lutter contre les Carcasses et récupérer autant de survivants que possible.
Voilà le pitch, basique, de Fortnite, nouveau jeu d'Epic Games (et Gearbox), croisement entre l'action, le Tower Defense, et le build game à la Minecraft. Un sacré cocktail, oui, et il est bon de rappeler en premier lieu que ce que vous allez lire là est le test de l'accès anticipé payant, dispo depuis le 25 juillet 2017. Le jeu définitif, lui, sera gratuit et est prévu pour le 25 juillet 2018 (soit un an de tests et correctifs via l'accès anticipé présenté ici). Maintenant, allons-y.

Cartoon style !

La patte de Gearbox se sent dès le départ : graphismes cartoon (imaginez Borderlands, mais sans cel shading, ce qui les rend juste sympathiques, mais clairement pas à la hauteur de ce qu'on aurait pu attendre), humour débile via les robots de la base et les looks des zombies (les Carcasses n'étant rien de plus), bref, on se dit que ce sera peut-être plus maîtrisé que Battleborn, d'autant que Epic Games est sur le projet.

Mais il faut bien admettre que, visuellement et musicalement, c'est pauvre et n'apporte rien de bien neuf. Reste à voir le gameplay et le scénario, et ça va vite montrer ses limites, autant le dire tout de suite. Le scénario est juste un vague enchaînement de missions qui n'explique rien et ne prétend rien expliquer. On va là où on nous dit pour aller cogner de la Carcasse et sauver du monde, le reste est secondaire.

Pas grand chose à dire au niveau de la collecte et de l'action, on reste dans les clous habituels : on casse et on récupère direct, on retrouve les commandes classiques de tout TPS dans la phase de horde. Petite originalité : les armes ne sont pas réparables, vous devez en reconstruire une autre pour en remplacer une cassée. En sachant que les écrous et boulons sont les ressources dont vous manquerez le plus, et que ce sont aussi les plus importantes pour fabriquer armes et munitions... De quoi pousser au farming de masse.

Reste la construction et c'est la partie la plus intéressante du jeu : on peut construire à peu près ce qu'on veut. Murs entiers, barricades, faire des portes et fenêtres, le tout en virant simplement quelques morceaux de la structure à volonté. Si on est un peu limité au début avec nos petites protections en bois, on peut déjà aboutir à des bâtiments assez complexes, et on finit par avoir mieux au fil du jeu. C'est là que votre stratégie va se dessiner, avec les pièges que vous poserez. Et c'est fort bien fait.

Compétences, évolution, la routine habituelle, quoi

Enfin, Fortnite dispose d'un petit côté RPG. Vos points de compétence débloquent des aptitudes pour vos héros et vous permettent de mieux répartir les survivants dans différents groupes (médecine, entraînement, assaut...), ce qui vous apporte des avantages au combat. Vous pouvez faire évoluer les dits survivants avec des cartes d'XP dédiées, tout comme vos héros. Dans la mesure où vous pouvez refaire les missions à volonté, inutile de vous dire que les lamas tombent vite (oui, vos loots en fin de mission viennent de lamas pinatas) et que vous allez crouler sous l'XP de héros et de survivant.

Et c'est là qu'arrive un problème de déséquilibre : vos héros seront régulièrement bien plus forts que ce qu'ils affrontent au stade où vous en êtes. Il en résulte une absence totale de challenge (sauf quand vous manquez de ressources...) et le manque de rythme lié à la répétitivité saute alors aux yeux.
Bref, Fortnite est typiquement le genre de jeu qui vient d'une idée potentiellement bonne, mais dont on ne parvient à tirer que quelque chose de tout juste sympathique quelques temps et entre potes. On conviendra que c'est déjà pas mal, mais on est en droit d'attendre mieux qu'une recette classique. Reste à espérer que cette année de test/accès anticipé aboutira à quelque chose de plus convaincant pour le jeu définitif dans un an, même si les bases semblent peu amenées à bouger.