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Test Hell Is Us

Publié le Dimanche 14 Septembre 2025 à 10:25 par Romi

En conclusion :

Hell is Us gagne son pari en proposant un audacieux mélange des genres. L’écriture est particulièrement réussie, notamment grâce à ses thématiques sombres brillamment abordées, autour de la guerre et de ses conséquences. Il devient difficile de lâcher la manette tant l’envie d’en apprendre plus sur Hadéa est forte. La « non-assistance » du jeu dans l’exploration renforce l’immersion et est parfaitement exploitée, la difficulté des énigmes étant bien dosée, offrant un grand sentiment de satisfaction lorsque l’on résout une énigme sans tomber dans la frustration. Tout cela est sublimé par une direction artistique splendide, qui soutient l’ambiance pesante du titre. Nous regrettons cependant que les combats deviennent rapidement répétitifs et que le dernier acte de l’aventure soit légèrement en dessous des deux premiers. Hell is Us reste néanmoins une excellente surprise que nous ne pouvons que vous conseiller.

Les plus

Hadéa, son ambiance, ses décors, son histoire
Un mélange des genres audacieux
Énigmes bien pensées
Très immersif
La représentation de la guerre et de ses conséquences

Les moins

Un bestiaire trop faible et peu de boss
Un dernier acte un peu en dessous




Sorti ce 4 septembre, Hell is Us est le nouveau jeu développé par Rogue Factor. Ce titre avait suscité notre curiosité lors de son annonce, grâce à son univers oppressant mêlant action-aventure, enquête et exploration. C’est sur ce dernier point que la promesse du jeu est la plus forte : il n’est ici pas question de pouvoir vous reposer sur une carte ou des objectifs visibles. Vous devrez observer attentivement votre environnement et résoudre de nombreuses énigmes pour progresser. Cette prise de risque est-elle réussie, ou l’absence de soutien finit-elle par frustrer au point de laisser de nombreux joueurs sur le carreau ? La rédaction vous donne son avis.

 

Bienvenue à Hadea


Vous incarnez Rémi, originaire du pays d’Hadéa, arraché à sa terre à l’âge de cinq ans, et qui n’a presque aucun souvenir de cette époque. Aujourd’hui adulte, en quête de réponses sur sa famille et ses origines, il souhaite y retourner.
Problème : le pays est désormais plongé dans une guerre civile opposant deux factions, les Palomistes et les Sabiniens, ce qui rend l’accès au territoire particulièrement difficile. Rémi s’engage alors dans l’armée, espérant être envoyé en renfort à Hadéa. Il compte en profiter pour déserter et partir à la recherche de sa famille.
Mais il découvrira vite qu’un nouvel ennemi menace la région : des créatures humanoïdes blanches, omniprésentes, attaquant à vue, et dont nul ne connaît l’origine.


Voici Rémi, le protagoniste principal de notre histoire

Une exploration maîtrisée au service d’une ambiance poignante


Vous devrez explorer en solitaire ce pays ravagé. Hadéa n’est pas un monde ouvert au sens strict, mais se divise en plusieurs grandes zones que vous pouvez parcourir librement. Les régions sont variées, mais toutes ont été marquées par la guerre à des degrés différents.
Au cours de votre exploration, vous pourrez interroger de nombreux PNJ sur leur perception du conflit, les Palomistes, les Sabiniens, l’apparition des créatures, ou encore les combattants étrangers venus en renfort. Leurs réponses varieront selon la zone et leur appartenance à l’une ou l’autre faction, mais elles vous permettront peu à peu de dessiner une image plus claire de cette guerre civile et de ses conséquences cruelles. Cela contribue grandement à l’ambiance poignante du jeu, où l’on ressent profondément la douleur, l’incompréhension et la folie des habitants. Les thèmes abordés (fanatisme, torture, violences sexuelles, infanticide, etc.) renforcent cette atmosphère lourde.


Le jeu dégage une atmosphère pesante

Des énigmes bien pensées


Mais la découverte de ce monde ne se limite pas aux dialogues. De nombreux documents viennent enrichir le lore d’Hadéa, pour un résultat impressionnant. Plus nous progressons, plus notre curiosité pour cet univers grandit.
Ces interactions peuvent aussi vous fournir des indices cruciaux pour comprendre ce qu’il faut faire. Cependant, c’est l’exploration minutieuse des environnements qui vous permettra d’avancer et de résoudre les énigmes. Pas de panique, leur difficulté est bien dosée. Les zones sont intelligemment conçues et pas trop étendues, ce qui évite de rendre la recherche frustrante. Hell is Us parvient ainsi à trouver un excellent équilibre, vous offrant une grande satisfaction lorsqu'une solution est trouvée, grâce à une exploration qui reste engageante (pour peu que vous ayez le sens de l’orientation). Rémi aura également une tablette à disposition, vous permettant de consulter à souhait les objets récupérés, ainsi que des descriptions des personnages rencontrés et des informations clés qu’ils vous ont transmises.


Votre tablette sera un véritable atout

Un système de combat sympathique


Côté commandes, on retrouve les classiques : attaque légère, attaque lourde, garde, esquive, etc. Vous affronterez uniquement les créatures blanches mentionnées plus tôt, les Hollow Walkers, déclinées en cinq types différents. En duel, elles ne posent pas trop de difficulté, mais les combats deviennent nettement plus corsés lorsqu'il y a plusieurs ennemis.
Ces créatures peuvent également invoquer des entités appelées Hazes, incarnations d’émotions parmi le chagrin, l’extase, la rage ou la terreur. Il est impératif de les éliminer avant de pouvoir s’attaquer à leur invocateur. Votre personnage peut tomber en quelques coups : il faudra donc bien maîtriser les timings de parade et d’esquive, tout en optimisant votre équipement. La personnalisation du personnage s'articule autour de deux éléments principaux : vos armes et votre drone.
Pour les armes, quatre types sont disponibles : épée à une main, épée à deux mains, doubles haches et armes d’hast. L’arme équipée gagne de l’expérience à chaque ennemi vaincu, ce qui augmente son niveau et ses dégâts. Il est aussi possible d’améliorer son rang pour augmenter son niveau maximal et débloquer des effets spéciaux. Jusqu’à quatre capacités peuvent être ajoutées à chaque arme, offrant divers bonus (combos supplémentaires, soins, etc.). Le drone, quant à lui, vous accompagne en permanence et constitue un atout majeur en combat. Il peut être équipé de quatre capacités aux effets variés (immobilisation, attaques puissantes, etc.), idéales pour prendre l’avantage face à plusieurs ennemis. Dernier point intéressant : une mécanique vous permet de regagner de la vie après un combo, en appuyant sur la bonne touche au bon moment. Le soin reçu dépend des dégâts infligés.
Au final, les combats sont exigeants et très plaisants en début de partie. Cependant, le manque de renouvellement du bestiaire finit par peser : les ennemis deviennent simplement plus résistants sans réellement se diversifier. Trop rares et peu marquants, les boss ne suffisent pas à rehausser l’ensemble.


Les ennemis deviennent rapidement dangereux en groupe

 

Une durée de vie généreuse


Vous l’aurez compris, Hadea est une terre qui regorge de secrets, mais ces derniers ne concernent pas uniquement la quête principale. Vous y trouverez également plusieurs activités annexes, présentées sous la forme de « bonnes actions » qui vous permettront d’aider des rescapés dans le besoin, ou de « mystères » présentés sous forme d’énigmes qui vous en apprendront davantage sur cet univers. À noter qu’il est possible d’échouer dans la réalisation de certaines bonnes actions, il faudra donc être particulièrement concentré pour atteindre le 100%.

Vous pourrez choisir parmi trois niveaux de difficulté : facile, normal et difficile, qui n'affecteront que les combats. Le titre propose aussi un mode dans lequel l’expérience est perdue à chaque mort, à la manière des jeux de type Souls-like, pour ceux qui recherchent une expérience similaire. Comptez une vingtaine d’heures pour voir le bout des trois actes en ligne droite, et au moins dix heures supplémentaires pour viser le 100%.


Beaucoup de réfugiés demanderont votre aide

Une direction artistique fabuleuse


La qualité de Hell is Us réside également dans sa direction artistique. Les régions parcourues, toutes très inspirées, sont magnifiquement mises en valeur à l’écran. Le jeu possède une vraie identité graphique, que ce soit à travers ses jeux de lumière, l’architecture des bâtiments ou l’apparence des ennemis, créant ainsi une ambiance pesante tout au long de l’aventure. L’ambiance sonore est également de grande qualité, avec des musiques inspirées par le compositeur Stéphane Primeau. La qualité des textures est quant à elle très correcte.


Plusieurs panoramas vraiment magnifiques