E3 2013 : [Dossier Spécial] : Notre bilan de l'E3 2013

Doc' PSMag a ausculté le plus grand salon jeux vidéo de l'année et vous livre son bulletin de santé...

Posté le Dimanche 16 Juin 2013 à 23:50 par Kiapadnom
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En cette fin de week-end, le moment est arrivé de dresser le bilan coutumier du plus grand salon jeux vidéo de l'année. Un E3 2013 qui restera dans les annales ne serait-ce que part la présentation, du match pourrait-on même dire, des consoles de nouvelle génération. Les duellistes Sony et Microsoft ont livré une belle bagarre par conférences interposées. Une bataille dont, d'après bon nombre d'observateurs, la PS4 serait sortie vainqueur. Probablement oui, mais d'une courte tête seulement. 

L'élément, et non des moindres, qui a véritablement ébranlé la concurrence, c'est le prix de lancement de la PlayStation 4. Avec aplomb, et non sans une certaine malice, Sony a solennelement annoncé qu'elle sera disponible pour 399€ (dans sa version 500Go avec une manette). Précisons quand même que le jeu online gratuit est définitivement abandonné, Sony généralisant son service PS Plus dont l'abonnement serait de 5€ par mois. Ceci étant, même en ajoutant la Playstation Cam à 49€, le montant global reste inférieur à celui de la Xbox One et ses 499€ qui intègre d'office le Kinect 2

Un écart que l'on peut considérer comme abyssal, les deux machines ayant des caractéristiques techniques quasi-identiques. Sur la papier tout du moins, l'architecture de la PS4 est légèrement plus puissante (pour le plaisir des yeux, revoyez la démo technique made in Quantic Dreams avec Dark Sorcerer). Mais attention, les machines de Sony sont connues pour être difficilement domptables, comme la PS3 comparativement à la Xbox 360. Pour tirer toute la quintessence de la tripaille électronique des machines next-gen, les outils de développement auront un rôle capital à jouer.

En matière de protection des oeuvres numériques maintenant, deux visions diamétralement opposées s'affrontent. D'abord sur le marché de l'occasion, la volonté d'en verrouiller l'accès et en gérer le flux par Microsoft désinstitutionnalise un droit auquel la communuauté de joueurs tient tant. Les éditeurs se battant depuis de nombreuses années pour légiférer ce secteur (et surtout le monétiser), ces derniers estimant que la revente entre particuliers étant un manque à gagner crucial.

Sans lancer non plus l'anathème sur Microsoft, il faut bien reconnaître qu'une véritable machine à gaz a été bâtie par le géant américain à laquelle Sony oppose, avec humour, sa vision beaucoup plus tolérante en la matière. La communication de Microsoft n'a certes pas été à la hauteur jusqu'à maintenant, mais le constructeur n'aurait-il pas dit (volontairement) le premier ce qu'il y a de plus dur (et d'irrémédiable) à entendre ? Car chez le concurrent nippon, il a été fièrement revendiqué l'absence de DRM (Digital Rights Management) et de connexion obligatoire pour la PS4. Tous ont accueilli l'annonce avec bienveillance, tous ? Pas exactement. Car quelques toussotements se sont fait entendre depuis les allées du salon. La souplesse dont ferait étalage Sony ne serait qu'un effet de manche et leur système ne pourrait être économiquement viable à terme. Alors info ou intox ? En tous cas, la question est posée et semble légitime, au moins du point de vue des éditeurs et de la protection contre le piratage de leurs productions.

Toutes ces considérations mises à part, ce qui a été avant tout scruté durant cet E3 2013, ce sont les annonces de jeux. Au sens large, mais surtout au niveau des exclues respectives à chaque console. Pour faire court et avant de revenir plus en détails sur les titres qui ont marqués cette édition, disons que la Xbox One a remporté cette manche. Non pas que la PS4 n'ai pas de solides arguments à faire valoir, loin de nous cette idée, mais les (plus) belles sensations du salon sont plutôt à mettre au crédit de Microsoft. Et l'on connaît toute l'importance de la ludothèque (son épaisseur, sa qualité) d'une console, encore plus à sa commercialisation, pour que le succès soit au rendez-vous.

Mais on ne va pas bouder notre plaisir, avec par exemple l'excellent Drive Club (sans atteindre malheureusement le niveau d'un Forza Motorsport 5 bluffant). Capcom nous offre Deep Down alors que Dead Rising 3 atteri sur Xbox One. Et toujours côté Microsoft, on pourra vaillament opposer aux superbes TitanFall, Project Spark, Quantum Break et Ryse : Son of Rome les très prometteurs inFamous : Second Son, Killzone : Shadow Fall, bien que tous deux déjà révélés en février, et The Order-1886 ou Dark Sorcerer (quoique ce dernier ne soit qu'à l'état de "prototype"). Dans les rangs des exclues PS4, il faut également ajouter, Hohokum, Tiny Brains ou encore Knack même s'il s'agit de titres techniquement moins développés et impressionnants pour une next-gen. Surtout, ce qui a malheureusement déplu chez Sony, c'est que la majorité des jeux que l'on vient d'évoquer n'étaient pas jouables...à six mois de la sortie de la PS4.

En dehors de ces têtes de gondoles, de nombreux titres multiplateformes (PS4/Xbox One et/ou PS3/Xbox 360) ont laissé leur empreinte sur la convention E3. On ne peut pas tous les citer, mais si l'on devait dégager une surprise de toute cette valse d'annonces et de vidéos, notre choix se porte sans doute sur Ubisoft qui est décidément passé maître dans ce domaine. Avec Watchs Dogs l'année dernière, que nous avons plus largement découvert ces derniers jours, l'éditeur a sorti de son chapeau l'impressionnant Tom Clancy's The Division. Avec The Crew, Ubisoft s'essaye même au jeu de courses qui proposera des épreuves en coop et en monde ouvert.

Nous citons volontairement The Crew puisqu'il fait partie d'une gamme de titres pour lesquels une tendance forte s'est dégagée cette année: l'open world. Grâce aux capacités techniques accrues des consoles, certaines grosses productions jouent cette carte comme Mirror's Edge 2 ou Metal Gear Solid V : The Phantom Pain (avec un trailer absolument captivant). Des jeux au rang dequels on n'oubliera pas d'ajouter, même si l'info était déjà connue, l'exceptionnel The Witcher 3 : Wild Hunt.

Si l'on s'attarde maintenant sur la très concurrentielle famille des FPS, on soulignera le laminage graphique qu'a infligé Battlefield 4 à Call of Duty : Ghosts. Mais si l'on recherche un souffle de nouveauté dans le secteur des jeux de shoot, il se trouve bel et bien du côté de la dernière production de Bungie avec Destiny. Citons également Star Wars : Battlefront dévoilé par Electronic Arts pendant sa conférence, mais à ce jour seul un maigre teaser a été diffusé.

Côté RPG maintenant, Final Fantasy XV s'empare de la première place avec une annonce très commentée par la communauté de fans. Un épisode qui, d'après les éléments révélés (notamment au niveau du gameplay), emprunte des sentiers encore jamais exploités par Square Enix. On peut ranger à ses côtés Kingdom Hearts III que l'on n'attendait plus.

Non pas que la console portable de Sony n'avait rien à montrer (pas deux années de suite), mais toute l'attention a été focalisée sur le mano a mano entre PlayStation 4 et Xbox One. Une déficience d'exposition et de soutien de la part des annonceurs qui a relégué la portabilité du jeu vidéo au second plan. Dommage. Sony lui-même n'a pas particulièrement fait la promotion de la VITA et par exemple de la fonctionnalité Remote Play déjà évoquée et pour laquelle on n'en sait pas plus à ce jour.

Du coup, vous avez pu passer à côté de belles petites annonces qui viennent enrichir la collection de titres déjà disponibles.  Hormis les futurs incontournables tels que Killzone : Mercenary, Rayman Legends ou Batman : Arkham Origins Blackgate, ne perdez pas de vue Tearaway de Media Molecule et Contrast, un titre multiplateforme signé Compulsion Games dont le type de gameplay correspond parfaitement au genre de la PS VITA.

Enfin, relevons quand même la présence de quelques titres indé, parmi lesquels le sympatique Lone Survivor et le retour de Abe dans Oddworld : New 'n Tasty. Une "vita-lité" de l'auto-édition intéressante pour la console portable, tandis que le bijou du salon restera le magnifique Dragon's Crown (dispo aussi sur PS3) mais dont la qualité sur VITA a enchanté toute l'assistance.

Etourdissant. Si un seul qualificatif devait être retenu pour ce salon E3 2013, ce serait bien celui-là. Une édition atypique qui tient beaucoup (uniquement même) à la présentation de la PlayStation 4 et de la Xbox One. En effet, ce n'est pas chaque année qu'une nouvelle génération de consoles, la huitième, est officiellement lancée. Un nouveau cycle démarre désormais, mais l'ivresse de toutes ces annonces ne doit occulter certaines zones d'ombres qui s'éclairciront dans les mois à venir.

Si un doute était permis, la position de Sony semble presque trop belle pour être vraie alors que Microsoft prônerait l'indéfendable avec un "big brother numérique de salon"...au point de se saborder pour finalement se perdre corps et biens ? Une antinomie structurelle et marketing qui semble tellement énorme pour les deux grands concurrents qu'elle en devient improbable. Du coup, le plébiscite est bien du côté de la PlayStation 4, dont on ne connaît pas encore précisément la date de sortie, comme le montant des jeux qui reste aussi une inconnue (prix d'appel Premium ? Des gammes différentes ?). Maintenant, après avoir remporté le round de la communication, il serait de bon aloi que Sony muscle son discours sur le nerf de la guerre : le jeu, le jeu, le jeu et les fonctionnalités annexes de la console dont on a pas entendu parler. La PlayStation Camera, la Dualshock 4, le partage communautaire, Gaikai et le cloud gaming, le champ d'interaction avec la PS VITA, etc...

Il reste encore beaucoup de choses à découvrir et PSMag sera là pour vous en parler.

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