Dossier : [Dossier Spécial] : PES 2013 vs FIFA 13

Un autre comparatif des deux franchises de foot ? Oui, mais à la sauce PSMag...!!!

Posté le Samedi 27 Octobre 2012 à 11:59 par Kiapadnom
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Innombrables sont déjà les tests, les avis et les comparatifs en tout genre sur les titres de FIFA 13 et PES 2013. Alors pourquoi un énième article à ce propos et pourquoi maintenant ? Déjà pour avoir un minimum de recul (ça c’est le mot pour dire "objectivité"), de background sur le gameplay et les contenus depuis la sortie des titres -un mois maintenant- afin d’en capter toutes les subtilités et les nouveautés.

Alors chez PSMag, on a volontairement pris notre temps. Mais pour autant, nous ne sommes pas là pour prendre parti. Oh le beau rôle vous direz vous, la confortable facilité de la neutralité. Et bien détrompez vous, c’est tout le contraire. Car en la matière, ne pas se poser en "pro-FIFA" ou en "pro-PES" est toute la subtilité de la chose. A croire qu’il faut se ranger impérativement d’un côté ou de l’autre. Des articles remplis de cette mécanique manichéenne, vous en trouverez treize à la douzaine.
Car depuis le passage du foot sur console next-gen, une guerre intestine se livre chaque année, à la même époque, entre les éditeurs EA et Konami entraînant dans leurs sillages tous les aficionados de l’un ou l’autre des jeux, fidèles et ardents défenseurs de LA (prétendue) simulation de football. Bien souvent, trop souvent même, la confrontation donnant lieu à des prises de positions claniques, extrêmes voir insultantes pour le camp d’en face. Arc-boutés sur d’inébranlables certitudes, persuadés que les autres ne comprennent rien à l’affaire et que FIFA, non PES, mais non FIFA, PES voyons !...se pose encore pour cette année comme le meilleur jeu de foot sur consoles.

Pour éviter cet écueil, nous avons voulu plutôt présenter dans ce comparatif les grandes tendances que prennent les deux titres. Les dynamiques de développement dans lesquelles FIFA et PES s’inscrivent, pour les graphismes, le gameplay, les contenus, etc… Améliorations notables pour l’un, stagnation pour l’autre ? L’écart entre les deux titres se comble t-il ou le fossé n’est que plus grand ? Des questions qui marquent le terme de cette longue mais nécessaire introduction, afin que vous sachiez quelles ont été les clés de réflexion que nous avons développé et que nous vous proposons de découvrir…

- Les graphismes et l'animation -

Tendance FIFA >> Se maintient VS  Tendance PES >> Se maintient

On commence en douceur ce comparatif puisque pour l’un comme pour l’autre des jeux, on reste sur les acquis. Un constat quelque peu "scolaire", mais en y réfléchissant bien, pas illogique. Bien que les graphismes aient une importance cruciale, FIFA comme PES possèdent déjà une qualité visuelle remarquable (et globalement très proches) qui n’a cessé de progresser, puis a stagné depuis l’année dernière. D’abord parce que les outils de développement sur les plateformes actuelles sont proches de leurs limites, mais surtout parce que la capacité à conserver et/ou attirer les joueurs se situe ailleurs. Les évolutions techniques de réalisation, les modes de jeu, les contenus, la durée de vie, comme vous pourrez le lire dans la suite de cet article.

Ce postulat étant posé, que peut-on dire plus en détails ? Et bien comme le rapport de force ne bouge pas, chacun conserve ses points forts comme ses points faibles. PES 2013, surtout en terme de modélisation des visages et des expressions reste le plus impressionnant. Quant à l’animation sur et en dehors du terrain, ça reste un peu décevant, surtout pour les stades et le public. Sur les environnements entourant la verte pelouse, il s’agit vraiment là d’une incapacité chronique de l’éditeur/développeur japonais a produire un effort. Assez inexplicable. Espérons que le prochain moteur graphique de la maison Konami pallie une fois pour toute à ce manque.

Pour FIFA, et bien c’est un peu le contraire vous l’aurez compris. On reste un cran en dessous avec des faciès plus figés. Ca reste quand même de très bonne facture, d’autant qu’à "titre compensatoire" EA nous régale avec des animations de stades vraiment bluffantes. Le rendu des déplacements des joueurs, à l’effet moins saccadé que PES, reste quant lui un modèle du genre.

- Le gameplay et la jouabilité -

Tendance FIFA >> Se maintient VS Tendance PES >> En progression

La plus longue et la plus intéressante des thématiques. Si la source de la discorde entre chaque camp devait être ciblée, sans nul doute que les caractéristiques de gameplay et de jouabilité n’y seraient pas étrangères. Chacun des titres cherchant un réalisme toujours plus grand chaque année, tout en conservant une distinction revendiquée. FIFA repoussant toujours plus loin les limites de la simulation, PES ayant plus cette touche arcade typique à la série ; mais avec cette logique commune de contextualisation menant à des mécanismes de jeu très aboutis. Sur ce point, on pourrait dire que s’affrontent deux écoles avec la physique du joueur chez FIFA contre la physique du ballon chez PES.

Alors, si l’on commence par FIFA, on peut difficilement faire mieux que FIFA…12. En effet, l’épisode précédent avait déjà pris un sacré virage en terme d’évolution pour atteindre un excellent niveau de jouabilité. Du coup, EA y est allé par dose homéopathique, ils n’allaient pas défaire ce qu’ils avaient méthodiquement bâti l’année dernière. On a droit dans cet opus 13 au First Touch Control, un terme un peu pompeux qui veut simplement dire que le contrôle du ballon sera plus aléatoire en fonction de sa trajectoire, de sa force et de votre position. Une évolution un peu en trompe-l’œil qui, pour les habitués de la franchise, ne leur demandera qu’un temps minime d’adaptation. Au rayon des simili-nouveautés, on retrouve les retouches apportées au système de défense tactique, du Player Impact Engine lors des contacts et duels entre joueurs, de nouvelles combinaisons sur coups-francs et l’IA des coéquipiers un peu remodelée. Reconnaissons que ce dernier point apporte un certain dynamisme dans les phases de jeu, notamment sur les appels de balle. En revanche, ce qui est plus frappant, c’est l’animation alourdie des joueurs. Les déplacements sont rendus plus lents, pas de grandes courses d’accélération à en perdre haleine (même pour des joueurs censés être plus rapide que la moyenne) ou de gestes techniques à foison pour mystifier l’adversaire. Des paramètres volontairement estompés pour coller toujours au plus près de l’aspect circonstancié de la simulation. Quoi qu’il en soit, l’ensemble est encore cette année très précis et rôdé.

Le seul bémol à émettre étant que la "jusque-boutisation" des caractéristiques de jeu atteint dorénavant des sommets qui peuvent rebuter de potentiels nouveaux arrivants sur la licence. Car prendre correctement et immédiatement en main ce FIFA 13 reste compliqué si vous n’avez pas plusieurs dizaines d’heure de jeu sur les opus précédents. Une tendance qui renforce le communautarisme de la franchise de foot.

Et c’est du côté nippon et de PES que les évolutions sont les plus significatives. C’est bien ce volet 2013 qui fait bougé les lignes chez Konami et qui peut être qualifié à coup sûr, comme le meilleur PES offert aux gamers depuis belle lurette. En même temps, on pouvait difficilement faire moins bon, dans le fond comme dans la forme, que l’indigent PES 2012. Depuis le début de sa déconfiture, la série Pro Evoution Soccer pourrait s’apparenter à des lendemains alcoolisés où le réveil est difficile et les idées un peu troubles. Mais soudain, miracle ! Konami et PES viennent enfin d’émerger de leur douce torpeur (un peu tard peut être) pour se poser en véritable et crédible concurrent de FIFA. Et en faisant quoi ? Peut être que Shingo Takatsuka, alias Seabass (le "papa" de PES) a eu une révélation ? Un sursaut d’orgueil ? Certainement oui. Mais aussi en s’inspirant très légèrement du modèle concurrent tout en ne reniant pas ses ascendances.

On commence par l’évolution majeure de ce PES 2013 : la gestion manuelle des passes et tirs. Cette nouvelle mouture combine astucieusement actions prédéfinies par l’IA et celles que vous réalisez au stick analogique au moment où vous le souhaitez, le tout sans passer par des options de réglages tarabiscotés. Cette nouveauté rend la conduite et le contrôle du cuir très agréables, et donne plus de perspective dans la construction des actions comme dans leur conclusion. Voilà un angle d’amélioration de la part de Komani intelligemment trouvé. Tout cela au service du jeu d’attaque, avec un système de dribbles courts et variés diaboliquement efficace. Ca va à toute allure, c’est du pur PES dans le texte. En cela, la série répond à ses fondamentaux basés sur le plaisir de jeu avant tout, cette "fibre arcade" si caractéristique qui elle, n’est pas prête de changer. Mais quand on privilégie l’un, c’est souvent au détriment de l’autre, en l’occurrence la défense. C’est sur ce point que PES a timidement regardé par dessus l’épaule de FIFA. Un défense labellisée "défense réactive" qui permet de maintenir son vis-à-vis en distance et, à condition que le timing soit bon, d’aller au duel pour récupérer la balle. Pas mal. Sauf que l’ancien et, disons le, obsolète (car très bourrin) système de pressing a été conservé. Une incohérence totale en matière de gameplay aboutissant à une tactique défensive boiteuse. On sent bien que Konami tâtonne encore et s’est arrêté au milieu du gué en terme d’évolution. Mais la prise de risques est bien présente et surtout appréciable.

- Le contenu et les modes de jeu -

Tendance FIFA >> En progression VS Tendance PES >> Se maintient

Avec déjà de copieux et de nombreux contenus, FIFA a cette année encore su mettre la barre plus haut. A tel point qu’on aurait presque du mal a s’y retrouver dans les menus. Les modes Jeux Techniques et Journées EAS FC font une apparition remarquée. Très bien réalisé, le premier s’apparente à un tutoriel et sera un passage obligé pour le nouveau venu ("les vieux de la vieille" sont les bienvenus aussi) où vous aurez l’occasion d’appréhender toutes les composantes du gameplay FIFA, sous la forme d’ateliers à la difficulté croissante. Avec de vrais challenges à la clé pour ceux qui veulent relever tous les défis proposés. Les Journées EAS FC vous proposent de disputer des matchs en ligne tenant compte de l’actualité réelle des clubs et des joueurs (méformes, blessures, etc..). Une refonte d’un mode déjà présent dans FIFA 12 mais avec une différence de taille cette fois-ci, la gratuité du contenu.

On retrouve bien sûr les modes Carrière et Deviens Pro et le très agréable et addictif FIFA Ultimate Team auquel sont venues se greffer quelques améliorations. Rapidement, on rappelle que le FIFA Ultimate Team (ou FUT, c’est plus court) allie le jeu de foot classique à des cartes de joueurs à collectionner. Le but étant de posséder les meilleures cartes possibles, donc la meilleure équipe pour remporter des matchs. Et qui dit collection, dit échanges et même enchères. On peut acheter des packs de cartes sur un site dédié en lign, avec même une "app iOS" pour ne pas perdre le fil des ventes quand on s’embête aux toilettes. FIFA 13 vous suit de partout ! Sans conteste l’un des domaines où la puissance du géant EA met sous l’éteignoir Konami et son PES.

Car chez le concurrent, on ne joue pas dans la même cour. Malgré un contenu qui peut paraître satisfaisant pour un néophyte (et qui l’est certainement, à condition de na pas faire la fine bouche), on reste bien loin de la durée de vie gargantuesque d’un FIFA. Et ce n’est pas ce PES 2013 qui infléchit la tendance. On commence même par nous enlever du contenu avec la disparition du mode Patron de Club. Même si ce PES 2013 accueille le championnat brésilien et ses 20 équipes, c’est un peu comme déshabiller Pierre pour habiller Paul. On pestera encore contre les problèmes de licences, notamment celle touchant la Premier League qui fait cruellement défaut. Difficile de lutter dans ces conditions. Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain pour autant. Il y a aussi de la qualité avec les compétitions officielles comme l’UEFA Champions League ou la Copa Libertadores. Fort heureusement, on retrouve les excellents et incontournables modes Ligue des Masters et Vers une Légende, mais sans qu’il y ait d’améliorations renversantes. Au final, si l’on considère le contenu de ce PES, il s’avère copieux et agréable ; idéalement taillé pour…le jeu en solo. Lorsque que l’on parle de modes online, PES est un cran en dessous. C’est très handicapant, d’autant que le jeu en ligne et le partage communautaire est un peu la clé de voûte du succès ; tout du moins un des ingrédients essentiels. D’autant qu’un des problèmes récurrents de l’éditeur/développeur reste les mises à jour et DLC pour les modes online, dans leur qualité et le délai de leur mise à disposition. Konami n’a, pour cette année encore, toujours pas les moyens de ses ambitions sur ce plan.

      Certes sur le papier, FIFA c’est plus de 100 millions d’exemplaires vendus contre un peu moins de 80 millions pour PES. Logique brute de chiffres de vente mise à part, on peut affirmer que l’écart se resserre indubitablement entre la qualité des deux titres. Un temps dominateur, PES s’est laissé déborder par son concurrent ces dernières années. Un partout, balle au centre ! Mais la fin de ce cycle approche, augurant un nouveau départ où les cartes pourraient être redistribuées. Dans une position d’outsider (peu être plus confortable) Konami a réellement pris la mesure du retard dont souffrait la franchise, tandis qu’EA se défendra bec et ongle pour ne pas céder sa couronne. Une manche décisive s’annonce, dont le terrain de jeu pourrait être les consoles de nouvelle génération.

 

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