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    NoBloodyKnows


  • ps4

    The King’s Bird
    Editeur et Developpeur : Serenity Forge
    Genre : Plates-formes
    Etat du jeu : Jeu disponible
    Date de sortie : 12 Février 2019
    Trophées : Oui
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    test de The King’s Bird

    Version Éditeur

    Test The King’s Bird

    Publié le Mardi 12 Février 2019 à 12:00 par NoBloodyKnows

    Il s’en est finalement fallu de peu, très peu pour que nous le fassions. D’un souffle, d’un cheveu, d’un chouïa. D’un rien même.

    Une trempe avec ce sentiment d’émerveillement souillé par un goût d’inachevé, là où les mines rayonnantes s’embrasent avec celles déconfites.

    Cette chanson d’amour, elle était pour toi. Rien ne semblait te résister quand bien même tu ne t’adresses pas à tous. Tes atouts et tes charmes comme ton minois plaisant plaident tellement en ta faveur que nous fûmes tentés de t’accorder cette danse.

    Il n’en sera rien. Oui, cela ne se joue pas à grand-chose.

    Une symphonie loin de sa représentation mystique en somme. En évitant toute cacophonie, bien sûr.

    La partition de l’orchestre américain Serenity Forge, développeur du soft publié par le voisin du Canada Graffiti Games avait fait résonner ses premiers accords avant l’adagio The King’s Bird. Et ses instrumentistes aiment 2 choses: le jeu vidéo et l’ésotérisme. De l’expérience profonde de la mort (Loving Life), du medley Katamari/Asteroids (Pixel Galaxy) ou encore de l’action-puzzle spatial (Luna’s wandering stars), nous avons été pris à contre-mesure lors de la présentation du non moins cryptique The King’s Bird, surtout en apprenant que le studio allait transposer sa création supportée par les machines PC vers les contrebasses de nos PS4.

    Défini comme une production inspirée du génial Super Meat Boy et du fabuleux Journey, le concert paraît alléchant en dépit de la hantise de la fausse note (Vane, tu restes dans les coulisses!).

    Choisissant la voie de la ligue des indés idylliques, l’expérience a de quoi faire tourner les sens. Mais le chef d’orchestre en a-t-il les épaules?

     

    L’invitation au voyage

    Mais commençons par le début: The King’s Bird est un plateformer qui s’enveloppe d’une direction artistique haut-de-gamme. Ses géniteurs ont affirmé s’être inspirés de bien des facettes de multiples civilisations comme les Mayas, l’Antiquité gréco-romaine ou encore des raffinements de l’Asie. Et force est de constater qu’ils ne se sont pas moqués de nous tant les influences transpirent par chaque pore du soft, empruntant même le schéma narratif de Journey par le biais de tableaux relatant la trame régissant l’univers du jeu.

    Pour notre part, nous estimons le procédé efficace malgré un scénario qui oublie d’être transcendant alors qu’il présente des thématiques fortes comme l’isolement du monde par un tyran pour en assurer la prétendue protection, question forte de l’équilibre entre liberté et sécurité. Le minimalisme de l’introduction engagera la quête de notre héroïne, une ombre de magnificence supposée qui parvient à se défaire du joug du confinement pour explorer et découvrir les mondes extérieurs.

    Les images parlent d’elles-mêmes: The King’s Bird est visuellement bluffant en se parant de robes de couleurs pleines de nuances choisies avec une pertinence incontestable. Que cela concerne le premier ou l’arrière-plan, les inspirations d’horizons forment une homogénéité paradoxale d’une grande cohérence.

    Forcément, la bande-sonore augmentée par un travail de sound-design démentiel s’accouplent avec la palette visuelle pour décliner toute la magie dégagée par l’oeuvre, toute teintée de symbolisme et de contemplation.

    On regrettera cependant le manque de puissance des scènes-clés, en deçà de ce que l'indé a pu nous verser comme litres d’émotions auparavant. Ce n’est peut-être pas le but recherché exposerons les plus prompts à décortiquer l’esprit purement plateforme du titre. Cela s’entend. Néanmoins, s’orner d’artifices luisants pour finalement manquer globalement de fond nous laisse pantois.

    Majestueux c’est acté, mais un peu restreint.

    test de The King’s Bird
    Une introduction visuelle (re)marquée


    Bird'n'roll

    Afficher effrontément son sex-appeal n’est pas une garantie de qualité: Seul le gameplay est juge. On se souviendra d’El Shaddai: Ascension of the Metatron avec son enrobage magnifique pour une coquille vide et bancale dans ses mécaniques. Concrètement en tant que plateformer, The King’s Bird n’a pas le droit à l’erreur.

    La prise en main se révèle relativement facile avec une ergonomie bien pensée. Le soft fait le choix de la spécificité en prenant ses distances avec le classicisme: il s’agira de traverser les zones en gérant son élan lors des sauts afin de garder l’énergie nécessaire pour éviter de tomber dans le vide. Pour assurer l’accomplissement de la tâche, il vous faudra prendre de la vitesse et trouver le bon tempo en gérant les collisions aux réceptions volontairement glissantes. Vous pouvez donc courir, sauter, s’accrocher aux parois et planer dans les airs pour un temps limité.

    Votre jolie cape blanche vous indiquera votre endurance utilisable dans les airs: si celle-ci s’effiloche, vous n’aurez plus de jus et votre personnage effectuera un piqué au sol mortel. Il s’agira pour vous de prendre l’ensemble de ces éléments en compte en saisissant les latences des animations et les manières de devenir véloce en gérant votre espace horizontal et vertical.

    Que l’on ne s’y méprenne pas: tester The King’s Bird en le prenant pour un plateformer pointilleux est une grave erreur. Le considérer comme un jeu de rythme où la physique fait sens (plus l’héroïne se déplace rapidement, plus le contrôle est difficile) est bien plus juste.

    Il faudra prendre des risques, comme piquer vers le sol pour augmenter sa vitesse et remonter pour prolonger son vol plané tout en montrant une belle agilité pour effectuer des courbes avec le stick gauche.

    Ainsi, le soft fonctionne selon le tryptique analyse/recherche de solution/réalisation de cette dernière.

    test de The King’s Bird
    Le concept résumé en une image

     

    Le roi et l'oiseau

    Pour comprendre l’adéquation nécessaire au succès, comptez sur votre apprentissage au fil des niveaux plutôt que sur un didacticiel sympathique mais très succinct.

    L’observation se tiendra sereinement puis en inertie, scrolling bloqué oblige, et les essais seront nombreux avant de réussir. Car oui, fanatiques d’expérience contemplative, vous serez surpris d’apprendre que The King’s Bird a porté allégeance au Die & Retry, ce qui hache forcément le rythme. Toutefois, les lampes faisant office de checkpoints sont nombreuses et bien placées évitant durant les ¾ du jeu de trops longs parcours enclins à générer de la frustration. Les temps de respawn sont également immédiats (merci Slain et Hotline Miami!) et les décors suffisamment clairs pour vous inonder d’indices assurant votre progression, rendant l’exécution des mouvements aussi belle que la charte graphique.

    Et toute réussite, basée sur l’action combinée des différents mouvements réalisables, est gratifiante avec une difficulté corsée mais savamment dosée….durant la majeure partie du temps.

    test de The King’s Bird
    Les (superbes) tableaux, éléments principaux de la narration


    La chute

    Mais qu’est-ce qui cloche pour ne pas pouvoir prétendre au hit absolu? La régularité.

    Doté de 5 mondes partagés en zones diverses (enfin presque), The King’s Bird se crashe légèrement dans sa dernière ligne droite.

    Nous passerons sur les quelques (rares) ralentissements constatés, finalement peu gênants, mais nous ne pouvons que nous insurger sur la structure finale. Ainsi le jeu n’évolue jamais dans ses mécaniques, se contentant de les complexifier. Déjà irrégulière à la base, la difficulté en devient indigeste sur le finish pour vous rendre parfois enragés. Et vous en sortirez des noms d’oiseaux !

    Ce qui par nature n’est pas un problème en soi et si la fin représente une synthèse de tout ce que vous avez retenu, elle s’avère peu inspirée dans des pièges grossiers et pénibles. Comme si le jeu avait oublié que sa légère imprécision était volontaire pour nous balancer des étapes non calibrées pour le gameplay.

    Autre point négatif, passé proche de la correctionnelle: le fameux “mode assisté”. Dans l’esprit celui-ci est riche car hautement personnalisable (gestion plus simples des collisions, vol permanent, invulnérabilité….), cependant le message des développeurs in-game sonne comme un aveu: il aurait probablement été plus judicieux de se concentrer sur les derniers niveaux pour fluidifier l’ensemble plutôt que de garantir des options qui dénaturent le concept.

    Ce type de jeu ne peut faire l’unanimité et prétendre le contraire en essayant de se montrer accessible est un leurre.

     

    No Woman’s Sky

    Si encore les facilités permettaient le progrès...mais même pas. Une option permet également de passer au checkpoint suivant si vous butez trop longtemps sur un passage. Passe encore car si le titre vous avait montré la manière de faire, la persévérance aurait envahi le gamer en difficulté.

    Pire, cela permet d’accéder sans trop d’efforts à la fin en créant le malaise du non-jeu. Alone in the Dark PS3 avait tenté le coup. Avec l’histoire que nous connaissons…

    D’autant plus dommageable que The King’s Bird invite au scoring, les fins de niveaux vous indiquant votre temps et collecte de bonus (sous forme d’oiseaux) disséminés dans des endroits plus ou moins accessibles. Heureusement que vos scores ne seront pas pris en compte si vous activez l’assistance.

    Car The King’s Bird s’adresse bien plus aux Saiyans du speedrun, tant le propos s’y prête, qu’aux amateurs d’une douce épopée. On se laisserait bien tenter d’améliorer nos chronos tiens…..

     

    Note du test 7.5/10En conclusion :

    Demandez aux fans de Bojack Horseman: même si ce ne sont pas ceux qui font avancer le plus l’intrigue de la série, les épisodes conceptuels sont toujours attendus et appréciés à leur juste valeur. Il en va de même pour le jeu vidéo, chamboulé par l’équilibre de la balance entre les jeux à gros budgets et ceux plus modestes. Pléthorique, le média laisse donc la place aux productions hors-norme et cela fait du bien. Tous ces ingrédients étaient réunis pour faire de The King’s Bird un étalon du genre, fort de sa différence défiant les standards. L’objectif n’est que partiellement atteint, la faute à un final bien moins réussi que l’ensemble du titre. C’est donc la mort dans l’âme que nous avons baissé la note initiale prévue mais faire fi des défauts aurait été insolent. Une charmante expérience visuelle et sonore pleine de dextérité qui vous procurera de belles sensations vous gratifiant d’une sincère fierté lors de vos réussites. Ce qui est déjà une belle victoire pour le studio du Colorado.

    Les plus

    Le désir de progresser
    Une OST enchanteresse
    Un enrobage divin
    Le succès gratifiant
    Une vraie vision du jeu vidéo
    Une difficulté bien dosée…

    Les moins

    ...jusqu'au final, casseur d’équilibre
    Menus mal pensés
    Le mode assisté contraire à l’esprit du jeu
    Puissance scénaristique en berne


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