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    NoBloodyKnows


  • ps4

    Smoke and Sacrifice
    Editeur : Curve Digital
    Développeur : Solar Sail Games
    Genre : Survival-Horror
    Etat du jeu : Jeu disponible
    Date de sortie : 15 Janvier 2019
    Trophées : Oui
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    test de Smoke and Sacrifice

    Version Éditeur

    Test Smoke and Sacrifice

    Publié le Mardi 15 Janvier 2019 à 15:00 par NoBloodyKnows

    C’est en discutant un soir avec Release For Burial, confrère de la rédac’ que celui-ci, impassible, nous déclara: “L’indé c’est mon dada dis-donc !”. Nous ne pouvons qu’approuver cette jolie allitération en nous remémorant qu’un cheval de bataille de Sony est de proposer une sorte d’équité entre catalogue AAA et indés: Leur côté Harvey Dent probablement. En revanche, après nous avoir fait une imitation de Columbo en allemand et nous avoir dit tout le bien qu’il pense de Splatterhouse sur PS3 (nous ne comprenons toujours pas!), notre testeur fou nous a fait jaillir l’étincelle du savoir. Nous ne serons jamais de concert sur beaucoup de sujets, et serons toujours des joueurs opposés. Mais si vous aimez la complémentarité, vous êtes la pop-culture.
     

    Une digression? Une extrapolation du NBK, tout au plus. 

    Cela pour illustrer le succès de PlayStation, le slogan“for the players” étant un contrat tripartite constructeur/éditeurs/gamers paraphé et respecté. Le ratio est tel que chaque personnalité trouvera une réponse à ses propres attentes, et adhérer au monolithe est un vrai compromis. Grosses et petites productions: Une égalité parfaite alors? Non pas tout à fait.

    Car dans l’immensité voire la démesure générée par la multitude de sorties de jeux, il est aisé de s’y aventurer en s’égarant totalement. Que la peur quitte vos esprits et n’enflamme plus vos regards, PSMag reste à vos côtés tout en respectant le libre-arbitre, bien entendu.

    L’avantage certain des indies, parfois injustement qualifiés de “petits jeux”, est d’être un immense laboratoire d’expériences issues d’imaginaires tantôt ingénieux et tantôt...juste géniaux. Expliquons-nous: On nous propose parfois du sel et un sanctuaire (on vous le recommande chaudement soit dit au passage), d’être du pain (on vous conseille plutôt la fuite pour celui-là!) ou d’être violent en se trompant de numéro (et si ce n’est pas fait, arrêtez tout et foncez sur Hotline Miami!!!!). Sur le papier c’est nul. Bien amenés, les concepts sont juste grandioses.

    Cerise sur le gâteau inondé de chantilly, le monde de l’indé se permet d’accoucher de noms rigolos et déviant de toute clarté. Aujourd’hui c’est Smoke and Sacrifice qui débarque chez nous. Fermez vos fenêtres et commencez la méditation: Vous avez trouvé le genre? A vrai dire, lors de l’évocation de son titre, nous non plus. Smoke and Sacrifice (S&S pour reposer nos doigts indigents) est un Survival/RPG fortement influencé par l’étalon du genre: Don’t Starve. A force de nous lire, vous savez fortement que nous détestons les comparaisons mais soyons lucides: La confrontation est inévitable.
     

    Et c’est le temps qui court (et nous rend sérieux)

    Couvé par Solar Sail Games, studio britannique, sous la houlette de Neil Millstone et Tancred Dyke-Wells avec Curve Digital pour éditeur, S&S est à l’instar de son modèle un jeu qui accouple la survie à la coolitude. Un vrai tour de force car soyons sérieux l’espace d’un instant: Se démener dans un environnement hostile en recherchant des objets pour les combiner sachant que tout vous emmène sur le chemin du trépas est un brin masochiste et déprimant. Et comble du paradoxe, nul besoin de cuir et de boule rouge: Dans S&S, on prend un malin plaisir à maintenir sa ligne vitale.
    Ainsi le jeu se présente avec sa vue du dessus et consiste à mener sa quête survivaliste en découvrant la zone tout en cueillant, chassant et craftant: Un principe bien connu des aficionados de Don’t Starve, mais ici le contexte est secondé par une histoire guidant nos choix. Sachi, protagoniste du soft, vit dans un monde où sacrifier son enfant pour l’abondance est la norme et c’est en ce sens qu’elle s'exécute en présentant son nouveau-né, Lio (le meilleur nom de bébé du jeu-vidéo….comment ça un “parti-pris” sans argument?!) pour la pérennité de la félicité ou du moins de l’éloignement de la famine pour la société. Une ellipse plus tard, assez brutale, et notre héroïne bascule vers un autre monde via un astucieux retournement de situation.

    Pas de spoil supplémentaire, par empathie et correction, mais il est indéniable que la mise en contexte est un réel point fort de S&S. Nous savons pourquoi nous sommes là malgré l’étrange environnement qui nous entoure. Alors oui cela reste sommaire et les personnages qui peuplent ce monde sont des coquilles vides répétant sans cesse les mêmes phrases que leurs voisins. Mais finalement nous n’en avons que faire: Le jeu définit ses comparses par leur utilité et même si ce n’est pas le grand frisson, nous avons envie de savoir comment se déroule la quête d’une maman qui souhaite retrouver son fils dans un monde parallèle. Largement suffisant pour continuer le combat en dépit du fait que Sachi ne sera jamais une figure emblématique vidéoludique.

    Beaucoup plus accueillant que Don’t Starve dans sa mise en bouche, S&S fait le choix de laisser le joueur rechercher, se perdre et se gérer en lui laissant toutefois quelques indices concernant sa progression. Car ne parlons pas de pur “open-world”, ce serait tellement grossier. A l’instar d’un certain Darks Souls, ne qualifions pas ce qui ne peut l’être: La carte n’est pas sectionnée en niveaux mais certains endroits sont verrouillés par l’astuce de la traversée impossible sans l’équipement adéquat. A titre d’exemple, un lieu dominé par l’électricité vous fermera ses portes sans les bottes nécessaires. Et transgresser, c’est mourir. Et pour obtenir lesdites chaussures, il faudra crafter.
    Et pour crafter, il faudra trouver les matériaux nécessaires.
    Et pour trouver les matériaux nécessaires, il faudra explorer.

    Ce qui implique de nombreux trajets, facilités par des tubes de téléportation avec accès conditionnés. Un moyen de transport pertinent pour feinter l’ennui avec brio.
     

    Smoke and Sacrifice
    Le froid, les monstres….tout est là pour votre trépas.


    Ghost in the Hell

    Le point central du jeu: Peu d’indications, heureusement pour un jeu de survie nous direz-vous, et un ensemble de quêtes malheureusement typés FEDEX. Syndrome FFXV oblige (tacle peu classe mais réaliste), S&S s’entête par le biais de ses personnages à nous envoyer chercher du poulet, des pierres ou du matériel pour faire avancer son histoire. Dommageable car le contexte est suffisamment fort pour éviter ce genre de supercheries mal maquillées. Attention, il ne s’agit pas de faire un procès d’intention mais que l’on ne s’y trompe pas: S’il est fortement agréable de parcourir les plaines de S&S, ce n’est pas pour la nature des objectifs mais bel et bien pour l’enchantement de la découverte.

    Au delà des enjeux peu ragoûtants S&S, en padawan doué, maintient son rythme par la pression. Nous l’avons déjà évoqué, l’environnement est hostile dans sa grande majorité. Et quand il ne l’est pas, la nécessité sera telle qu’il faudra attaquer des créatures au comportement neutre. Se soigner mérite bien une entorse au pacifisme finalement.

    Classique mais inspiré, S&S traduit le sempiternel cycle jour/nuit par un roulement clair/fumée. Ainsi le temps clair, équivalent au jour, vous octroie une vision large où seules les mauvaises rencontres seront susceptibles de vous condamner. A contrario le temps de la fumée fera fondre votre barre de vie rapidement et seule la lumière pourra vous protéger. Qu’elle provienne d’une jauge (qui arrive rapidement dans la progression), d’un PNJ ou d’objets conçus par vos soins, il est essentiel de dissiper la fumée, véritable brouillard meurtrier. Rien de bien sorcier mais voir ce cycle arriver, l’indication à l’écran étant parfaitement limpide à ce sujet, a quelque chose d’angoissant si les ressources sont limitées. D’autant plus que des fantômes balèzes au patterns fallacieux font leur apparition durant ce laps de temps et seront enclins à vous punir si vous empiétez sur leur zone de confort. L’aggro des ennemis reste honnête et finalement peu enclin à la contrainte, car l’adversaire vous lâchera à coup sûr au bout d’un moment si Sachi s’éloigne de son territoire.
    Un bémol sera émis sur la durée des cycles, trop courte à notre sens. Rien de rédhibitoire néanmoins mais devoir se dépêcher en permanence alors que la fumée a une existence éphémère a de quoi agacer.

    Cependant, il est évident que le joueur méticuleux ne se retrouvera pas en difficulté. C’est en ce sens que l’équilibrage est compliqué à jauger en raison de l’unicité de chaque joueur. Nous ne saurions que vous conseiller d’être prudents, et tout se passera bien. S&S n’est pas de la communauté de la fourberie: Les règles sont installées, à vous de les approprier pour subsister.
     

    Smoke and Sacrifice
    L’établi, indispensable usine à confection. (Rassurez-vous, le titre est disponible en VF)

    Thank you for smoking

    Et le constat incontestable est sans appel. Si vous vous pliez à ce qui est imposé par le soft, le plaisir sera immédiat. D’autant plus que ce dernier vous laisse une marge de progression dans votre appréhension au lieu de vous jeter directement dans un bain brûlant. La maniabilité n’y est pas étrangère. Le HUD n’est pas trompeur et gérer son inventaire et les diverses combinaisons n’a pas de complexité une fois les mécaniques intégrées. Nouveau tour de force de S&S, les développeurs ayant compris qu'amener le gamer à maîtriser le gameplay sans qu’il ne s’en aperçoive est un dogme du jeu-vidéo essentiel à l’appréciation du média. Le combo attaque/esquive reste efficace, quoiqu’un peu imprécis mais il serait tellement nauséabond de vous dire que le titre n’est pas maniable...

    La carte, finalement épurée, reste abordable et ne brouille pas nos repères. Et se plonger dans l’inconnu avec du matériel adapté, c’est important. Pas de quoi scander la révolution et un nouvel ordre établi mais être solide sur ses appuis, S&S sait le faire avec brio. Se livrant peu à peu en fonction de nos recherches, la carte vous donnera les indications nécessaires et vous proposera un zoom/dézoom essentiel pour vous orienter. Et que la joie s’empresse de conquérir nos âmes: Le jeu se met en pause dès que vous allez dans le menu. Nous ne sommes pas totalement hostiles au procédé du temps réel total mais mourir en prenant une baffe après avoir galéré sur sa recherche d’items a quelque chose de frustrant, et nous sommes particulièrement satisfaits d’éviter cette carence. L’inverse de Don’t Starve, mais il fallait bien qu’il ait un défaut celui-là!

    Toutefois, n’allez pas croire que tout vous sera offert: S&S est blindé de codes à respecter pour se maintenir debout. Vos consommables sont en ce sens limités dans le temps, voire même nuisibles pour votre santé dans certains cas. A vous de leur augmenter leur durée de vie via des recettes concoctées auprès des marmites, dispatchées un peu partout sur la carte de manière équitable, que vous trouverez après avoir rempli une quête d’un PNJ ou en découvrant des toiles, ça et là, fonctionnant telle une page d’un livre de cuisine. Même idée pour la création de certains objets de protection ou d’attaque qui ne se fabriquent que sur un établi. De quoi rendre l’alchimie moins austère.
     

    Smoke and Sacrifice
    Mystique et mystères: Soyez enveloppés dans la fumée.


    Sacrifice unique

    Il faudra donc composer avec le plat qui nous est proposé: Fuir quand ce n’est pas le moment, s’empoigner si nécessaire, gérer son temps, chercher, trouver, mélanger, se presser….Le menu est alléchant mais le rythme qui en découle se révèle perturbant: S&S ne décolle pour ainsi dire jamais et cela rebutera les âmes aventurières fidèles au sieur Indiana. Ce sera le tribut à payer mais nous restons loin du racket: S&S a beaucoup à offrir en dépit de sa relative lenteur. C’est aussi son genre qui dicte ses principes. Il va falloir prendre le temps de lire, fouiller les menus et s’accorder quelques pauses afin de vérifier encore une fois son inventaire, au cas où une arme nécessite d’être réparée sous peine de disparaître. La rigueur est de mise et pourrait rapidement se transformer en monotonie une fois l’émerveillement du premier contact dissipé (fumée..dissiper...un humour décapant!).

    Visuellement, S&S choisit la déstabilisation: Le rendu à la main, des environnements aux visages, nous aura estomaqué au premier contact. Puis enchanté avant de nous révéler son secret: D’accord, les visages ne sont pas animés et il est possible à de nombreuses reprises de se sentir dans l’obscurité d’un apparent rétropédalage. Bon sang que ce serait erroné! Car c’est aussi ça l’indé: Proposer une réelle alternative face aux mastodontes du genre avec un budget bien moindre. Et S&S excelle dans sa Direction Artistique, destinée à ne jamais vieillir. Choix des couleurs, chara-design fantastique (NieR serait fier de toi...ah Emil!), jeux de lumière, contrastes volontairement abusifs….tout est brillant. Pas bon. Brillant. Le contexte sombre est parfaitement retranscrit et la mignonnerie apparente est un piège. Même la retranscription des terminaux, organes de la sauvegarde, contraste avec le reste. S&S est certes sommaire voire friable dans ce qu’il nous expose mais il sait sous-entendre et définir la relation qu’il entretient avec son public. Petit regret malgré tout: La partition sonore. Loin d’être mauvaise, au contraire, la musique se pose au niveau de l’ambiance et c’est tout à son honneur. Mais aucun thème ne ressort, et nous pensons sincèrement qu’il eût été possible de sublimer certains passages, condamnés à n’être seulement que la suite logique des événements. Évolutive selon les zones, la blâmer serait peu efficient, mais nous n’hésiterons pas à refuser de l’encenser. C’est suffisant, et cela s’arrête là.

    Smoke and Sacrifice
    Un chara-design élégant...et flippant!

    Note du test 8/10En conclusion :

    Ne restons pas sur une note trop dure: S&S est généreux et transpire l’amour du jeu-vidéo, codifié mais pensé pour le plaisir de la réflexion du joueur. Coincé dans un genre peu facile à distiller, S&S épate sans forcément nous époustoufler. Dans le milieu gaming, c’est déjà beaucoup.

    Les plus

    Visuellement charmant
    Accessible
    Maniable
    Une histoire simple mais présente
    Un chara-design somptueux
    Le craft bien amené
    Le superflu destitué

    Les moins

    Un rythme déconcertant
    Quelques imprécisions en combat
    Les quêtes fedex


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