Version Éditeur
Seul, isolé, blessé, vous vous réveillez sur une planète inconnue. Sans contact avec qui que ce soit, vous prenez la seule décision possible : vous avancez et tentez de comprendre où vous êtes et ce qu'il se passe, jusqu'au moment où une armée d'extraterrestres robotiques débarque et vous tire dessus. En plus de comprendre, il va falloir fuir, et ça ne va pas être facile...
L'espace, frontière de l'infini...
Planet Alpha démarre donc très fort de cette façon, sans même un début d'explication ou quoi que ce soit. Pas de scène cinématique, pas de dialogue, rien pour vous expliquer seulement comment vous êtes arrivé là. Instinctivement, vous commencez à vous déplacer, et le tutoriel vous dévoile les quelques actions possibles : sauter, se baisser, déplacer certains objets, grimper à des lierres et.... C'est tout. Dans le gameplay comme dans le visuel, Planet Alpha fait dans le minimalisme, et ça marche. On s'identifie rapidement à ce personnage anonyme, non genré, isolé de tout, et désarmé face aux menaces de la planète et de l'armée qui l'attaque.
Visuellement, Planet Alpha est beau, même très beau. Si la technique est assez minimaliste, l'ensemble profite d'une direction artistique soignée qui sublime les paysages de la planète et rend un bel hommage à la SF des années 50/60 (notamment dans le design de la tenue du protagoniste et dans celui des robots agresseurs). On prend un réel plaisir à parcourir les paysages variés et on se surprend parfois, quand on a un moment de calme, à s'arrêter juste pour contempler la majesté d'un lieu. C'est d'autant plus agréable que le jeu profite d'un cycle jour/nuit qui a une certaine importance dans le gameplay.
Le Jour et la Nuit
Non, pas de BHL ici, rassurez-vous. On va juste parler un peu de ce cycle temporel et des quelques énigmes associées. Pour résumer simplement, en vous réveillant sur cette planète, vous vous découvrez également l'étrange pouvoir de contrôler le temps et de modifier l'heure entre jour et nuit. Ce petit point pourra souvent vous aider à échapper aux robots. Certaines plantes, par exemple, peuvent s'élever la nuit et vous servir de couverture, alors qu'elles sont à plat la journée (ou vice-versa). C'est donc là un point important à maîtriser, d'autant que vos quelques ennemis sont particulièrement prompts à vous repérer.
Je vous invite toutefois à modérer vontre enthousiasme devant cette idée, notamment parce qu'elle n'est pas utilisable à volonté. En effet, ce sympathique petit pouvoir ne sera utilisable qu'à certains endroits précis, évidemment bien indiqués. Ensuite, les quelques énigmes liées seront sans aucun doute les plus faibles du jeu, et c'est fort dommage. Bon, certes, de façon générale, l'ensemble des énigmes ne vole pas nécessairement très haut, et seules les phases de plate-forme pourront éventuellement vous poser problème. Cela dit, difficile de vous perdre, le jeu est assez dirigiste, très loin d'un Metroidvania. Il y a toutefois un peu d'exploration tout de même.
Indiana Jones from Space
En plus de devoir comprendre et fuir la planète, vous aurez en effet également la possibilité de récupérer quatre artefacts dans une sorte de dimension parallèle. Encore faut-il en trouver les entrées pour aller chercher les dits artefacts. Cela n'est pas bien difficile puisque, donc, le jeu dispose de peu d'embranchements et qu'il est difficile de rater ces éléments, qui sont les seuls à collecter. Bien évidemment, ne comptez pas savoir ce que c'est ni à quoi ça sert dès que vous les obtenez, le mystère reste total. Et c'est là-dessus que le jeu joue le mieux.
Cette ambiance faite de mystère intégral est en effet parfaitement réussie, de même que la tension autour de la nécessité de survivre dans un environnement particulièrement hostile. Si l'ensemble est assez lent et contemplatif, ne pensez pas une seconde que ça manque de rythme : certaines phases de jeu sont de pures courses-poursuites dignes de films d'action, bien nerveuses, et qui apportent un changement de rythme bienvenu, tout comme les pics de stress amenés par les phases d'infiltration où vous devrez éviter les ennemis. Un parfait sans faute de ce côté.
Attention aux vilaines bêbêtes !
Des Chroniques Martiennes perfectibles
Qu'obtient-on à la fin de Planet Alpha ? Un très bon jeu de plate-forme et de SF, qui n'exploite hélas pas totalement ses idées de gameplay. On retire toutefois un réel plaisir à jouer grâce à la direction artistique et l'ambiance, ainsi que le gameplay parfaitement ciselé et un rythme bien dosé. L'ensemble est perfectible, mais fait montre d'une vraie passion pour le genre et se révèle rapidement très agréable et assez addictif, à moins de bloquer. Si on aime la plate-forme, Planet Alpha est donc un très bon investissement.
Mystérieux, beau, envoûtant, Planet Alpha est un modèle de plate-forme et de SF à l'ancienne, qui mettra les nerfs et les cerveaux à rude épreuve. Si le rythme général est assez lent, il y a quelques jolis pics de nervosité qui font du bien et bien des questions auxquelles répondre. Un jeu donc fort sympathique.
Les plus
Les moins